Macron rend un hommage national à Françoise Rudetzki, porte-parole des victimes du terrorisme
Françoise Rudetzki était la figure tutélaire de toutes les victimes du terrorisme": Emmanuel Macron a salué, mercredi lors d'un hommage national à Paris, la mémoire de l'inlassable porte-parole des victimes d'attentats, décédée le 17 mai.
Dans la cour du monument parisien des Invalides écrasée par le soleil, le président, la fille et le frère de Mme Rudetzki ainsi que deux victimes d'attentats, en présence de membres du gouvernement, ont loué une "obstinée solaire", qui a "fait de son drame personnel un combat collectif".
Décédée à 73 ans, Françoise Rudetzki avait créé en 1985 SOS Attentat, première association française de défense des victimes du terrorisme, date qui marquait le début d'une vague d'attentats meurtriers à Paris, liés au conflit au Proche-Orient.
Le 23 décembre 1983, Françoise Rudetzki est elle-même victime d'un attentat à la bombe au restaurant du Grand Véfour. L'explosion projette une porte métallique qui écrase ses jambes. La Française contracte ensuite le VIH, à la suite d'une transfusion.
Malgré une "vie de douleur", selon les mots d'Emmanuel Macron, "elle a refusé la défaite". A sa sortie du coma, sa première lecture sera un Code pénal: le début d'un long combat pour la reconnaissance des droits des victimes du terrorisme.
A la tribune, Christiane Merlino, victime de l'attentat du métro parisien Port-Royal, en 1996, se souvient de la "boîte de chocolats" qu'elle a reçue sur son lit d'hôpital, "avec un mot d'SOS Attentat".
Sa voix tremble lorsqu'elle se souvient des "innombrables démarches, mailing, plis" effectués par l'association pour lutter contre l'oubli et le vide juridique auxquels faisaient alors face les victimes.
Un combat qui a permis de nombreuses avancées, rappelées par le président français: dès 1986, elle avait obtenu la création du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme, une garantie étendue en 1990 à l'ensemble des victimes d'infractions pénales (viols, agressions, braquages).
Les victimes ont également obtenu le droit de se constituer partie civile dans les procès en terrorisme, et ont été reconnues comme des victimes civiles de guerre.
"Ma mère est morte mais les avancées qu'elle a permis ne doivent pas mourir avec elle", a affirmé avec force sa fille, Déborah Rudetzki.
"De cet édifice de fraternité, nous en serons le gardien, je m'y engage", a répondu le président de la République.
Celle qui a frappé à la porte de nombreux présidents "n'acceptait pas qu'on lui dise non", a rappelé Emmanuel Macron qui a accédé à sa demande de création d'un musée mémorial pour les victimes du terrorisme. Son ouverture est prévue d'ici 2027.