Coup d'Etat présumé à Madagascar: procès de 21 accusés dont deux Français
Le procès de 21 personnes, dont deux Français, accusés d'avoir planifié de renverser et d'assassiner le président de Madagascar Andry Rajoelina, s'est ouvert lundi.
Le ministère public a occupé une bonne partie de la matinée à lire l'acte d'accusation, devant les accusés assis sur la droite de la salle, dont les Français Paul Rafanoharana et Philippe François - le premier souriant en costume bleu nuit, crâne rasé de près et lunettes noires, le deuxième visiblement amaigri, regard bleu et traits tirés, en chemise blanche.
Le dispositif policier est impressionnant: une soixantaine de gendarmes des forces spéciales et de policiers quadrillent la salle aux murs jaunes défraîchis, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Certains sont en civils et portent des fusils d'assaut.
Les accusés dans ce dossier, que la justice malgache a baptisé "Apollo 21", sont poursuivis pour atteinte à la sûreté de l'Etat, association de malfaiteurs et complot en vue d'assassiner le président.
Ils auraient "échafaudé un plan d'élimination et de neutralisation de diverses personnalités malgaches dont le chef de l'Etat", selon la procureur générale.
Depuis leur arrestation fin juillet, certains accusés ont été placés sous contrôle judiciaire, d'autres, dont les deux Français, en prison sous mandat de dépôt.
"C'est un procès inéquitable, avait déploré samedi Arlette Rafanomadio, avocate de Paul Rafanoharana.
"Nous n'avons pas eu assez de temps pour préparer la stratégie de défense, avec un accès difficile à nos clients".
Soit 30 minutes vendredi pour discuter des 400 pages du dossier, a-t-elle précisé.
Paul Rafanoharana, un Franco-Malgache, connaît bien le président Rajoelina dont il a été le conseiller diplomatique jusqu'en 2011.
Il se présente, sur internet, comme un conseiller de l'archevêché d'Antananarivo qui a pris ses distances affirmant ne pas être "responsable de personnes utilisant son nom sans un mandat exprès".
Philippe François, ancien Saint-Cyrien et colonel de l'armée française jusqu'en 2013, dirigeait une société d'investissement à Madagascar.
La presse a été autorisée à assister à l'audience publique depuis un balcon mais aucun enregistrement, photo ou vidéo n'a été autorisée sous peine de poursuites, a mis en garde la procureure.