INFOGRAPHIE/Mouvement des réfugiés maghrébins entre 2022 et 2023
La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Vizer, a appelé au renforcement de la coopération entre Berlin et Rabat dans les domaines de la sécurité, de l'immigration et des expulsions lors de sa visite au Maroc.
Vizer et son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, ont signé une déclaration d'intention pour renforcer cette coopération lors d'une réunion à Rabat le lundi 30 octobre 2023.
Accompagnée de Joachim Stamp, le commissaire du gouvernement chargé des accords sur l'immigration, Vizer mène des négociations confidentielles avec plusieurs pays sur ces accords.
Selon le gouvernement allemand, ces accords visent à faciliter la délivrance de visas de travail et d'autres formes d'immigration légale, en échange d'une amélioration de la coopération dans les opérations de rapatriement des demandeurs d'asile rejetés par les pays d'origine. Cela implique notamment la délivrance de documents ou leur reconnaissance mutuelle.
Au cours des dernières années, le gouvernement marocain s'est montré peu intéressé par le rapatriement de ses ressortissants que le gouvernement allemand a demandé de quitter l'Allemagne.
Selon le ministère allemand de l'Intérieur, il y a actuellement 3 660 Marocains résidant en Allemagne et tenus de quitter le pays. Parmi eux, 2 762 personnes peuvent bénéficier d'une tolérance temporaire pour diverses raisons, tandis que les 898 restants peuvent potentiellement être expulsés.
Le Maroc n'autorise pas les rapatriements collectifs par des vols charters, ce qui ne permet que quelques rapatriements individuels sur des vols réguliers, ce qui rend la tâche difficile pour la police fédérale qui accompagne ces opérations, en particulier lorsque les personnes à rapatrier résistent physiquement, ce qui peut entraîner l'interruption de l'opération dans certains cas.
Il était important pour la ministre allemande de souligner à Rabat qu'elle ne cherchait pas seulement à coopérer dans les opérations de rapatriement des demandeurs d'asile rejetés, mais également à présenter des mesures qui intéressent le gouvernement marocain, telles que l'ouverture de voies d'accès pour les travailleurs marocains sur le marché allemand, ainsi que la coopération dans les domaines de la protection des frontières et de la lutte contre le terrorisme.
L'exemple de la Tunisie, où la coopération dans la lutte contre le trafic a échoué après de nombreuses critiques, montre que les Européens ont besoin de finesse diplomatique en Afrique du Nord pour atteindre leurs objectifs.