Mali : l'ONG ICG appelle à rééquilibrer la trajectoire souverainiste de la Transition
Quatre ans après le coup d’État militaire ayant porté la Transition au pouvoir, l’ONG International Crisis Group (ICG) dresse un bilan contrasté.
Si les promesses initiales ont suscité de grands espoirs, la Transition semble aujourd’hui marquée par une dérive autoritaire. ICG recommande aux autorités maliennes d’opter pour une approche plus inclusive du souverainisme.
Des acquis et des défis persistants
L’ONG reconnaît l’adhésion populaire dont bénéficient les militaires, notamment auprès de la jeunesse, ainsi que les changements majeurs opérés : rupture avec la France, les Nations unies et la Cédéao, et rapprochement stratégique avec la Russie. Toutefois, elle pointe les limites de cette orientation souverainiste.
En matière de sécurité, ICG admet des efforts notables, mais estime qu’ils n’ont pas permis de contenir le conflit. Surtout, la priorité accordée aux dépenses militaires a éclipsé des secteurs essentiels comme la santé et l’éducation, au risque de créer une impasse sociale.
Vers une vision souverainiste rééquilibrée
Pour ICG, un ajustement s’impose. L’ONG propose une réorientation des priorités : mieux équilibrer les dépenses publiques, rétablir des relations apaisées avec les partenaires financiers, notamment européens, et identifier des intérêts communs avec la communauté internationale.
Préserver le soutien populaire
ICG alerte également sur un resserrement autoritaire, marqué par une répression croissante des droits civils et politiques. Pour maintenir l’adhésion populaire, l’ONG exhorte les autorités à adopter une gouvernance plus inclusive et à privilégier un souverainisme équilibré, capable de répondre aux attentes des Maliens tout en préservant les acquis sociaux.