Marmiton, AlloCiné, Jeuxvideo.com... pourquoi tant de sites deviennent «payants»
De nouvelles directives de la Cnil viennent changer les règles d’acceptation des cookies. Plus contraignantes pour les éditeurs, elles ont poussé plusieurs médias à faire payer l’accès à leur site dans certains cas.
« Exprimez vos choix. » Le message s’affiche en grand quand on arrive sur AlloCiné pour la première fois. Le visiteur a deux possibilités : payer deux euros ou accepter les cookies publicitaires. Le dilemme est le même sur les autres sites du groupe Webedia parmi lesquels Jeuxvideo.com, Pure People, le site de recettes 750g ou la plateforme Overblog. Chez Marmiton, c’est la même chose : soit on paie un abonnement mensuel, soit on accepte les cookies publicitaires.
La demande du consentement pour les cookies n’est pas nouvelle : elle est régie par le Règlement général sur la protection des données (RGPD), un texte européen entré en vigueur en 2018 pour protéger les données personnelles des internautes européens. Depuis, tout un chacun est systématiquement interrogé : « Acceptez-vous les cookies ? » Mais, depuis le 1er avril, le RGPD est entré en France dans une nouvelle ère : l’utilisateur doit pouvoir refuser les cookies aussi simplement que les accepter.
Si les éditeurs ont tous attendu la date butoir de la Cnil pour appliquer cette nouvelle règle, c’est que les conséquences sont néfastes pour eux. « 70 % de la publicité est programmatique, achetée aux enchères sans que l’on décide sur quel site elle va être diffusée, explique Emmanuel Parody, secrétaire général du Geste, qui rassemble une large majorité des éditeurs. C’est-à-dire que les annonceurs achètent un ciblage – les 25-34 ans, qui habitent Strasbourg et qui veulent acheter une voiture, par exemple – pour afficher leurs publicités seulement à cette cible, où que soit l’encart. » Sans cookie, une telle publicité n’est pas possible et l’éditeur passe à une publicité non ciblée... « qui rapporte 50 % de moins », note Emmanuel Parody.