Mystère autour des notes basses des élèves du lycée Yabné : antisémitisme ou simple malentendu ?
Les élèves du lycée privé juif Yabné, situé dans le 13e arrondissement de Paris, ont été surpris de recevoir des notes comprises entre 4 et 8 sur 20 lors du Grand Oral, malgré la réputation d'excellence de leur établissement.
Convoqués au lycée privé Charles-de-Foucauld dans le 18e arrondissement, ces 15 élèves de terminale ont constaté une atmosphère pesante dès leur arrivée. La direction de Yabné rapporte des attitudes agressives de la part des jurys et des discussions en salle des professeurs stigmatisant leur établissement.
Le 3 juillet, le lycée Yabné a contacté le Service interacadémique des examens et concours (Siec) et informé le rectorat de Paris ainsi que le ministère de l'Éducation nationale. Le président du Crif, Yonathan Arfi, a rencontré la ministre Nicole Belloubet pour discuter de la situation, tandis que l'avocat Patrick Klugman a été mandaté par l'école pour les assister.
La polémique a rapidement enflé sur les réseaux sociaux. L'ancien député Julien Dray a tweeté : « Il s'est visiblement passé quelque chose de pas très normal lors des oraux du bac dans le 18e arrondissement. Des notes bizarres. Il faut faire vite la clarté sur cette situation. » Son post a généré plus d’un millier de mentions "j’aime" en quelques heures. L'ancienne ministre PS Laurence Rossignol a demandé une enquête immédiate.
La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a lancé une enquête approfondie pour vérifier les allégations. Les notes obtenues par les élèves de Yabné seront analysées statistiquement pour détecter toute anomalie. Les bordereaux des épreuves seront également examinés. Des commentaires sur la tenue des élèves et des attitudes agressives de la part des jurys ont été signalés, mais les détails restent flous.
La gravité d'une possible discrimination contre des élèves juifs au baccalauréat est prise très au sérieux. Le ministère a assuré qu’il prendrait des mesures appropriées si les faits étaient avérés, et mettrait fin aux rumeurs infondées si aucune preuve de discrimination n’était trouvée.