Mystère autour de Lina : Le téléphone de son petit ami trouvé par les enquêteurs, l'affaire s'épaissit
Le mystère plane sur la disparition de Lina dans le Bas-Rhin. Aucune trace depuis le 23 septembre, l'enquête s'intensifie
Toujours pas de signe de Lina. Ce sont des "investigations de longue haleine" qui s'annoncent avait prévenu le 2 octobre le parquet de Strasbourg. Les enquêteurs mobilisés pour faire la lumière sur la disparition de l'adolescente de 15 ans, survenue le 23 septembre dans le Bas-Rhin, n'ont "réuni aucune charge contre quiconque, aucune piste n'étant écartée ni privilégiée". Face à la complexité de l'affaire, une cellule d'enquête régionale composée d'une quinzaine d'enquêteurs issus de la gendarmerie est mise sur pied. Elle réunit les moyens humains et techniques de différentes unités territoriales et spécialisées, et bénéficier des renforts techniques de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Des analystes du département des sciences et du comportement pourront aussi prêter main-forte.
Tous ces moyens doivent permettre de retrouver une trace de Lina, alors qu'à ce stade toutes les pistes sont encore envisagées, y compris celles qui permettent d'espérer de revoir la jeune vivant comme une fugue ou une séquestration. La mère de Lina a plusieurs fois assuré garder cet espoir, malgré la douleur de ne pas savoir sa fille en sécurité. Après s'être plusieurs fois exprimée dans les médias, la mère de Lina a annoncé par le biais de son avocat, le 4 octobre, qu'elle ne prendra pas la parole publiquement. Appelant à respecter son intimité et sa souffrance, elle a aussi enjoint "à ne pas relayer d'informations non vérifiées, à laisser l'enquête suivre son cours et à ne pas accorder de crédit à des dires émanant d'une autre personne que son avocat".
Un téléphone et une vidéo au centre des attentes
L'enquête suit son cours. Plusieurs témoignages appuient la thèse d'un enlèvement de Lina par un homme en voiture, mais aucun indice ne vient corroborer cette piste ou en ouvrir une autre. L'hypothèse d'un fait criminel semble toutefois avoir le dessus sur celle d'un départ volontaire de la jeune fille.
Un élément nouveau a été mis communiqué à la presse le 9 octobre : la découverte, survenue le vendredi 29 septembre, du téléphone portable que le petit ami de Lina avait perdu. Selon le jeune homme, le smartphone était tombé dans une bouche d'égout, situé sur le chemin des recherches, dans une friche industrielle. Selon Le Nouveau détective, Tao était retourné sur place, pour tenter de le récupérer. Un voisin ayant assisté à la scène a prévenu les gendarmes, qui l'ont récupéré. L'appareil pourrait contenir une vidéo, envoyée par Lina au jeune homme le jour de sa disparition.
Lina aperçue à bord d'une voiture bleue-grise
Lina est-elle montée, de grès ou de force, dans une voiture le jour de sa disparition ? Cette piste est suggérée par plusieurs témoignages, notamment celui d'un homme qui dit avoir vu la jeune fille passer devant chez lui, à bord d'une voiture de couleur sombre, vers 11h30 le samedi 23 septembre, soit un quart d'heure après le départ de l'adolescente de son domicile.
"Elle avait l'air normale, elle n'avait pas l'air soucieuse ou quoi. Elle n'a pas fait d'appel ni de quoi que ce soit" ajoute l'homme dans son témoignage diffusé dans l'émission 66 minutes de M6. Le témoin dit reconnaître immédiatement l'adolescente qu'il croise quasi quotidiennement à la supérette du coin où la jeune fille effectue un stage. Il dit également voir un homme au volant du véhicule qui ne roule pas en direction de la gare, mais dans le sens opposé. Un autre témoignage, celui du père d'une adolescente de Plaine, indique qu’un homme en voiture a tenté d'approcher sa fille à deux reprises la semaine précédant la disparition de Lina. Ce sont ces témoignages qui ont poussé les enquêteurs à s'intéresser aux voitures du modèle Renault Clio bleue-grise ces derniers jours. Une douzaine de véhicules a été fouillée, selon linternaute.
Les enquêteurs se sont intéressés au propriétaire d'une des voitures fouillées, un quarantenaire professeur de musique, et ont fouillé sa maison située dans le hameau de Diespach sur la commune de Plaine. Des relevés d'ADN ont été réalisés dans le véhicule et la maison. L'homme a également été entendu en audition libre et aurait apporté des réponses "un peu décalées" aux gendarmes d'après Le Parisien, mais il n'est pas considéré comme un suspect pour l'heure.
"Aucune trace sur la chaussée évoquant un accident de la route"
L'adolescente de 15 ans a disparu le samedi 23 septembre dans le Bas-Rhin, près de la commune de Plaine, alors qu'elle se rendait à pied à la gare pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. La jeune fille n'est jamais montée à bord du train et n'a laissé aucune trace de son passage.
Les gendarmes ont remonté la trace de l'adolescente jusqu'à mi-chemin entre son domicile et la gare, au bord de la RD350. Deux témoins ont assuré avoir vu la jeune femme marcher le long de cette route. L'un deux, l'ancien maire de la commune de Plaine a affirmé à BFMTV, qu'en repassant sur ce chemin quelques minutes après, Lina "n'était plus au bord de la route". Et l'ancien édile de remarquer : "Alors, prise en stop ou pas, ça, c'est autre chose."
La piste de l'accident a été envisagée, mais la procureure de la République a précisé qu'"aucune trace sur la chaussée évoquant un accident de la route" n'a été retrouvée sur ce chemin. Quant à une possible fugue, l'hypothèse est écartée par les parents de Lina et, a priori, par le parquet qui affirmait dans les premiers jours de l'enquête que la jeune fille n'avait "aucun problème de famille" et n'avait jamais fugué auparavant.
Lina "enthousiaste" avant de disparaître près de la gare
Lina est "partie de la maison vers 11 heures pour se rendre à la gare" le 23 septembre. C'est son petit ami qui est le dernier à avoir eu des nouvelles de la jeune fille grâce à un message reçu à 11h20 : il s'agit de ladite vidéo d'elle "qui disait qu'elle était contente de venir", a-t-il précisé auprès de LCI/TF1. L'adolescente n'a ensuite plus donné de signe de vie. Le jeune homme a alors appelé la mère de Lina "pour lui dire qu'il y avait quelque chose de bizarre".
Une amie de Lina, Margaux, a également été interrogée par BFMTV. Selon elle, l'adolescente était particulièrement heureuse de rejoindre son copain toutefois, après avoir envoyé un message pour dire qu'elle partait de son domicile, la jeune femme se serait faite beaucoup plus discrète. "D'habitude, elle faisait beaucoup de vocaux pour parler et là, d'un coup, elle écrivait très rapidement, par des petits mots, c'était très inquiétant, ce n'était pas comme d'habitude, on le sentait quand elle parlait", analyse Margaux.
Des recherches et des véhicules ciblés
Les recherches et battues menées sur le chemin long de trois kilomètres qui sépare le domicile de l'adolescente à la gare et les abords, notamment la forêt et les étangs, n'ont pas permis de retrouver des indices ou des traces de Lina. Malgré le déploiement d'hélicoptères, de drones et d'équipes cynophiles avec notamment des chiens Saint-Hubert réputés pour leur flair. Les enquêteurs continuent d'appeler toutes les personnes qui étaient présentes aux abords du lieu de la disparition à les contacter au 03 88 97 04 71.
Si l'enquête de terrain n'a pour le moment rien donné, la téléphonie et les données bancaires n'ont pas non plus été concluantes. Le téléphone de Lina "n'a pas été retrouvé" et le mobile a cessé d'émettre à 11h22 le jour de la disparition, selon la magistrat. Depuis samedi, aucune activité bancaire n'a été constatée sur le compte de la jeune femme.