Narjesse Ghezal, la jeune fille de 17 ans disparue depuis 3 mois retrouvée vivante
C’est une mère à la fois joyeuse et soulagée qui s’exprime ce mercredi matin, après trois mois d’angoisse intense et un retournement inattendu.
Narjesse, sa fille, a dormi toute la nuit contre elle, comme une petite fille. Son mari, de retour de Toulouse, a également été présent, et ensemble, ils ont passé la soirée au commissariat de Meyzieu, où ils ont été entendus pendant de longues heures. L’enquête va maintenant se poursuivre sur des faits tangibles.
Une Centaine de témoignages, autant de faux indices
Le 29 juin 2024, à la veille d’une épreuve du Bac, l’aînée d’une fratrie de six enfants a disparu du domicile familial en banlieue de Lyon, et ce, en pleine journée. C’était un samedi. Sortie sans téléphone, sac ou autre effet personnel, Narjesse s’est volatilisée, tandis que ses parents pensaient qu’elle était dans sa chambre, en pleine révision.
Depuis lors, l’enquête stagnait, les policiers admettant aux parents qu’il n’y avait plus rien à exploiter. Pour la famille Ghezal, « le dernier espoir était de passer prochainement dans l’émission “Appel à témoins” de Julien Courbet sur M6. » En parallèle de leur plainte pour disparition inquiétante, ils avaient engagé un détective privé, confié le cas à l’ARPD (Association de Recherche des Personnes Disparues), alerté les médias locaux et nationaux, et activé les réseaux sociaux. En somme, ils avaient déplacé des montagnes. « En trois mois, nous avons reçu une centaine de témoignages, certains étaient des plaisanteries, d’autres provenaient de personnes de bonne foi. Narjesse a un physique d’adolescente ordinaire, et beaucoup croyaient vraiment l’avoir aperçue. »
Localisée à Toulouse
Elle a été reconnue à Grenoble, Chambéry, et même jusqu’en Espagne. À chaque alerte, les parents se sont rendus sur place, menant leur propre enquête et découvrant des talents de détectives. Toute la famille a mis sa vie en pause, mobilisée 24 heures sur 24 pour retrouver la jeune fille, très proche de sa mère.
Sofia Ghezal est agent administratif à la Caf de Lyon, tandis que son mari travaille comme intérimaire. Sous le choc, ils ont dû cesser toute activité professionnelle pour se consacrer entièrement à ce drame, tout en protégeant leurs cinq plus jeunes enfants. Puis, ce lundi, vers 16 h 40, après la diffusion d’un reportage sur BFM consacré à l’affaire, Sofia reçoit un appel d’un énième témoin, localisant Narjesse cette fois à Toulouse. L’espoir renaît, et ils prennent la route vers la Ville rose.
Retrouvailles éprouvantes
« Nous avons immédiatement informé le commissariat de Meyzieu et le commissariat principal de Toulouse, ainsi que notre détective privé. On nous a déconseillé d’intervenir nous-mêmes, mais nous avons poursuivi notre recherche. En arrivant à Toulouse vers minuit et demi après six heures de route, nous avons commencé à chercher dans le périmètre où elle aurait été identifiée. Grâce à des contacts sur place, nous avons eu des adresses et commencé à frapper aux portes. Nous avons compris qu’elle avait séjourné à plusieurs endroits. J’ai eu l’intime conviction qu’elle se trouvait dans un dernier logement. Nous y sommes allés. Vers 11 heures du matin, quand la porte s’est ouverte, elle a crié “maman” et m’a sauté dans les bras. »
La jeune fille avait trouvé refuge et était en sécurité. Pour ne pas compromettre l’enquête, la mère ne peut en dire davantage, si ce n’est qu’il ne s’agit ni de harcèlement ni d’une simple histoire d’amour. « Sur le chemin du retour de Toulouse, elle nous a beaucoup raconté sans que nous la questionnions, nous a dit qu’elle n’avait pas pu nous joindre, qu’elle s’était trouvée dans une situation difficile et qu’elle ressentait de la culpabilité. À ce moment-là, j’ai retrouvé ma fille. »