New Dehli entend se faire entendre au Sommet du G20
Alors que l’Inde est présidente cette année au Sommet du G20 qui se tient au Bharat Madapan International, les 9 et 10 septembre 2023, elle entend, sous la direction du Premier ministre Modi, bel et bien revendiquer la place qui lui revient.
Le Premier ministre Modi a réussi à inspirer confiance à la population de Bharat et à croire que l'Inde réalisait de réels progrès pour devenir une nation développée, et ce avant 2047.
C’est ainsi que dans une interview accordée à une agence de presse indienne, le Ministre des Affaires étrangères S Jaishankar, a matelé que le sommet du G20 était un exercice collectif et a indiqué que l'Inde ne donnerait pas la préférence aux États-Unis par rapport aux autres lors de ce Sommet multilatéral.
S Jaishankar a déclaré : « Regardez, nous sommes l’Inde. Nous savons comment gérer le monde. Croyez-moi, au cours des dix dernières années, nous avons montré comment nous pouvons gérer le monde ».
Si elle est citée hors de son contexte, la déclaration du Ministre des Affaires Étrangères indien pourrait être interprétée comme une expression de confiance en soi, confinant même peut-être à l’arrogance.
Mais toujours est-il que cette déclaration est significative, alors même qu’elle est sortie du cadre du sommet du G20.
Et de fait, de nombreuses décisions clefs prises par le Premier ministre Narendra Modi au cours de son mandat ont contribué à cette confiance mondiale en Inde.
Au cours de ces 9 dernières années, l’Inde a considérablement réduit ses vulnérabilités et a renforcé sa confiance en elle, alors qu’elle ne ménage pas ses efforts pour devenir la troisième économie mondiale, dépassant d’ores et déjà l’Allemagne et le Japon.
Or force est que de constater que le Premier ministre Modi a réussi à inspirer confiance et à croire parmi la population de Bharat que l'Inde faisait de grands progrès pour devenir une nation développée avant 2047.
Le Sommet du G20 qui vient au lendemain de l’atterrissage de Chandrayaan-3 sur le pôle sud de la Lune et le lancement de la mission solaire Aditya projettent tous le « Soft Power » de l’Inde.
Ils constituent assurément des marqueurs pour la victoire de la démocratie sous l’Inde de Modi.
Dans ce cadre, il est fort à parier que de nombreux membres de l’opposition critiqueront ce discours en mettant en avant la pauvreté et les disparités économiques en Inde. Mais quoi qu’il en soit la croissance économique rapide et soutenue commencera bientôt à réduire l’écart.
Et il y a plus, l’Inde se classe enfin dans la catégorie des poids moyens plutôt que d’être matraquée par un État en faillite, le Pakistan (comme par le passé), est à mettre au crédit du gouvernement de la National Democratic Alliance (NDA).
Dans cette perspective, on s’interrogera volontiers sur le point de savoir comment l’Inde de Modi a réduit sa vulnérabilité et ses points de pression vis-à-vis des puissances mondiales ?
Pour s’en convaincre, on énumérera ce qui suit :
De fait, n’a -telle pas supprimé l'article 370 temporaire le 5 août 2019 et en publiant la carte complète des deux territoires de l'Union le 2 novembre 2019, révélant ainsi le territoire indien depuis l'Aksai Chin occupé, jusqu'au Cachemire occupé et aux zones du Nord ?
C’est ainsi que le gouvernement Modi a éliminé le Cachemire comme point de levier ou point de pression pour contester les puissances.
Résultat : les touristes indiens et étrangers ne cessent d’affluer dans les territoires du Jammu-et-Cachemire et du Ladakh… Sans oublier que les jours sombres du djihad islamique mené par l'État profond du Pakistan se dissipent lentement mais sûrement.
Par ailleurs, la NDA ne s’est-elle pas attaquée au défi du terrorisme transfrontalier en provenance du Pakistan et en mettant de côté la théorie du point d'éclair nucléaire promue par Islamabad et l'Occident ?
Dans ce contexte, le gouvernement Modi a considérablement réduit la menace des groupes djihadistes panislamiques et a mis la crainte de représailles indiennes en veilleuse. Il en est ainsi des dirigeants civils et militaires enragés anti-indiens du Pakistan après les frappes chirurgicales de 2016 et la frappe aérienne de Balakot en 2019 au cœur du Pakistan. Pour autant, la contre-attaque indienne a également été aidée par la grave crise économique et politique que connaît aujourd'hui le Pakistan, avec le retour des djihadistes de Tehreek-e-Taliban, au Pakistan, dans le Khyber-Paktunkhwa et les régions du Nord.
De plus, la NDA ne s’est-elle pas opposée militairement à la belligérance chinoise à Doklam en 2017 et dans l'Est du Ladakh en mai 2020 ?
Chemin faisant, on indiquera que cette initiative a été portée sans aucun soutien de la part de l'Occident ou des soi-disant puissances européennes
Qu’on se le dise, le gouvernement Modi a envoyé un message on ne peut plus clair à Pékin : la voie vers des relations normales passe par la résolution des problèmes de frontières.
« Alors que l’Occident tout entier, y compris l’UE, s’est opposé, à juste titre, à la Russie pour l’invasion de l’Ukraine, personne, à moins de bruits parasites en provenance des États-Unis, n’a dit un seul mot contre la Chine pour ses transgressions relative à La ligne de contrôle réel ( NDLR c’est une ligne de démarcation imprécise qui sépare le territoire sous contrôle indien du territoire sous contrôle chinois dans le différend frontalier sino-indien), à l’est du Ladakh » confie le Ministre des affaires Étrangères Indien.
Les tigres de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Est mériteraient plus de clarté quant à leur position à l’égard de Taïwan, les avions militaires chinois violant quotidiennement l’espace aérien d’une nation indépendante qui n’a jamais été sous la Chine mandarine.
Qu’on y songe, en prenant le parti de la paix dans la guerre en Ukraine, le Premier ministre Modi ayant déclaré d'emblée au président russe Vladimir Poutine que ce n'était pas le moment de faire la guerre. (NDLR l’Ukraine entretient une coopération étroite en matière de défense avec le Pakistan), New Dehli a choisi une position stratégique autonome dans la guerre en Ukraine et continue de lutter pour la paix et les négociations pour mettre fin à la guerre qui ravage l’Europe de l’Est à partir de février 2022.
Et il y a plus, elle a fourni des vaccins aux pays du Sud, y compris aux pays voisins et africains, alors que la pandémie de Covid-19 balayait la planète, détruisant des vies et des économies dans les pays. Étant entendu qu’un certain nombre de petits pays ont reçu des vaccins et d’autres ont reçu des vaccins lorsqu’ils en avaient besoin.
Au Sommet du G20, toutes les réunions bilatérales avec New Delhi ne seront pas « toutes douces et légères »
Et même si le Premier ministre Modi tiendra la bagatelle d’une quinzaine de réunions bilatérales au cours du sommet du G20, toutes les réunions ne seront pas « toutes douces et légères » avertit S. Jaishanka. Étant entendu que le dirigeant indien abordera les questions concernant son pays.
Et c’est ainsi qu’à l’aune de la rencontre entre le Premier ministre Modi et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, promet d’être sportive, prévient S Jaishankar.
En l’occurrence, on l’aura compris, son message s’adresse bel à bien à l’Occident.
Sources : India under PM Modi’s watch claims rightful place in the world
Olivier d'Auzon