Niger, Burkina Faso et Mali : Vers l'émancipation monétaire face à la colonisation Françafricaine
Le général nigérien Abdourahamane Tiani, à la tête du régime militaire issu d'un putsch au Niger, évoque la création d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, qualifiant cette initiative de "pas vers la sortie de la colonisation".
Cette déclaration, faite dimanche soir à la télévision nationale nigérienne, vise directement le franc CFA et la France, ancienne puissance coloniale.
Les trois pays, regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), se penchent sur cette idée, avec des experts monétaires en consultation. Le général Tiani insiste sur le fait que la monnaie est un symbole de souveraineté, et que les États de l'AES sont engagés dans la récupération totale de leur souveraineté, refusant d'être exploités par la France.
Cette proposition de monnaie commune pourrait remplacer le franc CFA, actuellement en vigueur dans huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont font partie le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Ces pays expriment depuis longtemps leur mécontentement envers le franc CFA et pourraient envisager de quitter l'UEMOA.
La déclaration du général Tiani survient après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qu'ils accusent d'être manipulée par la France. La CEDEAO a condamné les coups d'État militaires dans ces pays et a imposé des sanctions économiques, menaçant même d'intervenir militairement pour rétablir l'ordre constitutionnel.