Libération du fils du président déchu Mohamed Bazoum : la junte au Niger cède sous la pression économique
Après cinq mois de tensions avec la Cedeao, les autorités militaires nigériennes ont relâché la pression en libérant Salem Bazoum, fils du président déchu Mohamed Bazoum.
Cette décision, annoncée par le général Abdourahamane Tiani, président autoproclamé après le coup d'État de juillet 2023, intervient dans un contexte économique difficile pour le régime militaire. Salem Bazoum, séquestré depuis le putsch, a été libéré à titre humanitaire et est arrivé à Lomé, la capitale togolaise, sous la médiation de ce pays.
La libération inattendue de Salem Bazoum a suscité des réactions, notamment après la diffusion d'une attestation de mise en liberté provisoire sur les réseaux sociaux. Selon des sources proches de l'ex-famille présidentielle, cette inculpation pour « complot contre l'autorité de l'État » aurait été fabriquée à la dernière minute pour justifier sa détention. La libération a été obtenue grâce à la médiation du Togo, désigné médiateur officiel par la Cedeao aux côtés de la Sierra Leone. Rapporte Le Monde.
Les autorités militaires nigériennes ont cédé sous la pression économique, cherchant un allègement des sanctions qui avaient plongé le pays dans une situation difficile. Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo, a multiplié les efforts pour trouver une solution, effectuant plusieurs allers-retours entre Lomé et Niamey. Face aux pénuries, à l'inflation, et aux difficultés financières, les autorités ont finalement opté pour un geste de détente dans l'espoir d'un allègement des sanctions.
Malgré la libération de Salem Bazoum, les autorités nigériennes ont demandé le report d'une visite prévue, justifiant cela par le « calendrier très chargé » en raison des préparatifs du dialogue national inclusif. Ce dialogue, censé ouvrir la voie à un forum national annoncé par la junte, se fait toujours attendre, laissant des interrogations sur la durée de la transition post-coup d'État.