Niger : projet de nouvelle raffinerie, un pas vers l’indépendance énergétique (Infographie)
Le Niger a lancé un projet ambitieux de construction d’une raffinerie de pétrole à Dosso, en partenariat avec la société canadienne Zimar.
Ce projet, signé le 24 octobre 2024, vise à renforcer l’indépendance énergétique du pays et à stimuler sa croissance économique.
D’une capacité de 100 000 barils par jour, la raffinerie devrait générer de nombreux emplois et s’inscrit dans une stratégie plus large de valorisation des ressources naturelles en Afrique.
Le Niger a récemment pris une décision stratégique en interrompant ses exportations de pétrole vers la Chine, acheminées via un pipeline traversant le Bénin.
Cette décision, annoncée par le ministre nigérien du Pétrole, Mahamane Moustapha Barke Bako, marque une nouvelle escalade dans les tensions entre les deux pays voisins.
Les exportations de pétrole du Niger, qui devaient transiter par le port béninois vers la Chine, étaient régies par un protocole d’accord avec la China National Petroleum Corp (CNPC), d’une valeur de 400 millions de dollars.
Cependant, ces flux ont été brusquement interrompus lorsque le ministre a ordonné la fermeture d’une section du pipeline de 2 000 km reliant les champs pétrolifères d’Agadem à la côte béninoise.
Origines des Tensions
Les relations entre le Niger et le Bénin se sont détériorées depuis que le Bénin a bloqué les exportations de pétrole brut du Niger via son port en mai, exigeant la réouverture de la frontière nigérienne pour ses marchandises et la normalisation des relations bilatérales.
Cette mesure a été perçue par Niamey comme une pression excessive, surtout dans le contexte de l’instabilité régionale. En juin, la situation s’est encore envenimée lorsque cinq ressortissants nigériens ont été arrêtés par les autorités béninoises à la terminale de Seme-Kpodji. Accusés d’entrée frauduleuse, ces derniers étaient en réalité présents pour superviser le chargement de pétrole, conformément à un accord entre les deux pays, selon le Niger.
Réactions et Conséquences
Lors d’une intervention à la télévision nationale, le ministre Bako a justifié la suspension des exportations en affirmant : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que notre pétrole est volé par d’autres, parce que nous ne sommes pas présents lors du chargement ».
Cette déclaration met en lumière la frustration et la détermination du Niger à protéger ses ressources. Les tensions actuelles trouvent leur origine dans le coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a entraîné l’imposition de sanctions strictes par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pendant plus de six mois. Bien que ces sanctions aient été levées récemment, le Niger a maintenu ses frontières fermées aux marchandises béninoises, entravant ainsi le commerce régional.
Impact sur le Marché Pétrolier
La suspension des exportations pétrolières nigériennes vers la Chine via le Bénin pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché pétrolier régional.
Le pipeline, construit pour faciliter les exportations de pétrole, représente un investissement crucial pour le Niger, un pays enclavé dépendant de ses ressources naturelles pour stimuler son économie. En outre, cette situation complique les relations commerciales entre le Niger et le Bénin, deux pays interdépendants sur le plan économique.
La persistance de ces tensions pourrait entraîner des perturbations à long terme dans le secteur énergétique de la région, affectant non seulement les exportations mais aussi les investissements futurs.
La décision du Niger de suspendre ses exportations pétrolières est un acte fort visant à faire pression sur le Bénin pour la résolution des différends en cours. Cependant, sans une intervention diplomatique rapide, les relations entre les deux pays risquent de se détériorer davantage, avec des conséquences potentiellement graves pour la stabilité et le développement économique de la région.