Niger: qui est le général Tchiani à la tête du coup d’Etat en cours?
L’ancien chef de la garde présidentielle compte sur le soutien de toutes les composantes de l’armée.
L’UE menace de suspendre « tout appui budgétaire » et l’ONU a déjà suspendu l’aide humanitaire.
Le général Abdourahamane Tchiani a pris la parole à l’antenne de la télévision nationale au Niger, vendredi 28 juillet à midi (heure locale, 13 heures à Paris) pour se déclarer à la tête du coup d’Etat en cours pour renverser le président Mohamed Bazoum.
M. Tchiani était, jusqu’alors, chef de la garde présidentielle qui séquestre M. Bazoum et sa famille dans la résidence présidentielle de Niamey, la capitale.
« Le Conseil national de la sauvegarde de la patrie réaffirme sa volonté de respecter tous les engagements internationaux », a notamment déclaré le général, avant de poursuivre : « Le conseil, par ma voix, demande aux partenaires et amis du Niger, en cette étape cruciale de la vie de notre pays, de faire confiance à nos forces de défense et de sécurité, garantes de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire et des intérêts supérieurs de notre nation. »
M. Tchiani devait sa nomination à la tête de la garde présidentielle, en 2011, à Mahamadou Issoufou, le prédécesseur de Mohamed Bazoum. Ce dernier avait décidé de maintenir le général à son poste lors de son arrivée à la tête de l’Etat, en 2021.
Un « sommet spécial » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à laquelle appartient le Niger aura lieu dimanche à Abuja (Nigeria) pour évaluer la situation après le putsch, avec de probables sanctions à la clé.
Paris appelle à « la libération du président Bazoum »
L’Union européenne (UE) a condamné « fermement » vendredi le coup d’Etat, et menacé de suspendre l’aide financière apportée à ce pays du Sahel, selon un communiqué du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
« Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l’UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », a-t-il dit, en estimant que le renversement du président Mohamed Bazoum était « une atteinte grave à la stabilité et à la démocratie ».
Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a également condamné « avec la plus grande fermeté le coup d’Etat militaire, parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région. C’est pourquoi nous appelons à la libération du président Bazoum et à la restauration de l’ordre constitutionnel », a poursuivi M. Macron.
Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères français a par ailleurs réitéré « dans les termes les plus fermes, les demandes claires de la communauté internationale appelant à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel et du pouvoir civil démocratiquement élu au Niger ».
La France « ne reconnaît pas les autorités » issues du putsch mené par le général Abdourahamane Tchiani et considère Mohamed Bazoum, « démocratiquement élu », comme « le seul président de la République du Niger », a affirmé le Quai d’Orsay, rapporte Le Monde.