Nouvelle-Calédonie: Comment cette crise a devisé le camp Macron? Raisons et perspectives !
Le chef du gouvernement Gabriel Attal, qui a récupéré le dossier - inflammable - des mains de son ministre de l’intérieur, a reçu des représentants de la majorité et de l’opposition à Matignon.
Pression sur le gouvernement. Alors que la Nouvelle-Calédonie continue de s’embraser - les violences insurrectionnelles ont fait six morts dont deux gendarmes et quatre civils depuis le début de la semaine - l’exécutif continue de chercher une sortie de crise.
Enjoint par le président de la République Emmanuel Macron de reprendre le dossier géré jusqu’à présent par Gérald Darmanin Place Beauvau, Gabriel Attal a fait le choix de la fermeté en annonçant une batterie de renforts sur place et la mobilisation de l’armée pour sécuriser les aéroports. En parallèle, le chef du gouvernement multiplie les échanges à Matignon.
Il a reçu, vendredi encore, plusieurs représentants de la majorité et de l’opposition pour essayer de trouver une réponse à cette fronde, alimentée notamment, par le vote à l’Assemblée d’une réforme électorale contestée par les indépendantistes. Signe de cette situation délicate : le Premier ministre a pu constater qu’il ne pouvait pas compter sur une majorité unie quant à la stratégie à adopter.
Reporter le Congrès ?
Alors qu’Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait, mercredi, de convoquer le Congrès « avant la fin juin », pour que députés et sénateurs puissent rapidement valider la réforme électorale en question, des voix s’élèvent (y compris au sein de ses troupes) pour demander un report. Parmi elles : la présidente de l’Assemblée nationale.
Plusieurs médias affirment que Yaël Braun-Pivet a effectivement plaidé, vendredi, lors d’une réunion à Matignon, pour « reculer la date » et trouver un moment plus apaisé pour réunir les parlementaires.
Selon BFMTV, cette volonté de temporiser a également été exprimée par le président (Renaissance) de la commission des Lois à l’Assemblée Sacha Houlié mais également par Horizons, le parti fondé par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, dont la gestion du dossier calédonien jusqu’en 2019 est saluée de toutes parts.
Reste que ce report - également réclamé par la gauche pour apaiser les tensions sur place, est rejeté par une partie de la majorité, dans le sillage des Républicains. « Ce serait donner raison aux émeutiers », résume par exemple le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf, également rapporteur du texte décrié.
Consensus sur la mission de dialogue
Il est en revanche une revendication reprise par toute la classe politique : la nécessité de convoquer une mission de dialogue. De la gauche à Gérard Larcher en passant par Yaël Braun-Pivet et les centristes du Sénat, nombreuses voix réclament une instance pour contribuer au retour au calme et essayer d’avancer sur « un accord global. »
Gabriel Attal qui s’était attaché jusqu’à présent à ne pas se mêler du dossier, comme ses prédécesseurs Élisabeth Borne et Jean Castex, a promis aux différentes forces politiques de faire part de ces demandes au président Emmanuel Macron.
Mais force est de constater que le chef de l’État ne laisse que peu de marge de manœuvre au Premier ministre et aux parties prenantes.
Tout en invitant les représentants calédoniens à des discussions avec le gouvernement à Paris, le locataire de l’Élysée s’est fait inflexible, dans la nuit de mardi à mercredi, sur la convocation du Congrès faute d’accord plus large. Un ultimatum sans effet, pour l’instant, rapporte Huffingtonpost.