Novak Djokovic, après sa victoire à Roland-Garros : « Ça serait irrespectueux de dire que je suis le plus grand »
Vainqueur à Roland-Garros de son 23e Grand Chelem, un record, Novak Djokovic est revenu dans une très longue conférence de presse sur ce que représente ce titre, pour lui, et dans l'histoire du tennis.
Dans une très longue conférence de presse, émaillée de longues palabres sur sa jeunesse et sa famille mais toujours teintée de bonheur, à quelques mètres de sa femme et ses enfants, le Serbe Novak Djokovic, vainqueur à Roland-Garros de son 23e Grand Chelem, est revenu sur ce que représente ce titre.
Et a évoqué, forcément, sa rivalité avec Roger Federer et Rafael Nadal...
« Où est-ce que vous placez ce succès dans votre carrière ?
C'est assurément l'un des plus grands. Je savais qu'il y avait de l'histoire en jeu. J'ai essayé de focaliser mon attention et mes pensées sur la préparation du match pour faire comme si c'était n'importe quel autre match.
Mon équipe a créé une bonne bulle autour moi. On a fait un excellent travail en restant dans le moment présent. Et quand j'ai vu son coup droit sortir (sur la balle de match), j'ai ressenti un énorme soulagement, submergé par de merveilleuses émotions. Je suis très fier.
Qu'est-ce que ça fait d'être le plus grand de l'histoire ?
Je ne veux pas dire que je suis le plus grand, parce que ça serait irrespectueux envers tous les grands champions que le tennis a connus à différentes époques, et qui était joué de manière différente par rapport à aujourd'hui.
Chaque grand champion de sa génération a laissé une énorme empreinte, un héritage, et nous a ouvert la voie.
Je laisse ces discussions sur "qui est le plus grand" à d'autres. J'ai une grande foi en moi, une confiance et une conviction énormes, sur ce que je suis capable de faire, et ce titre est une nouvelle confirmation du tennis que je suis encore capable de produire.
Les Grands Chelems sont mes plus grandes priorités, aujourd'hui, surtout à ce stade de ma carrière.
Et si quelqu'un m'avait dit que je gagnerais les deux premiers de cette saison, j'aurais signé tout de suite ! Je ne jouais pas bien sur terre avant Roland-Garros, mais je me suis senti différent, positif, quand je suis arrivé ici. Je sentais que j'avais une chance.
Qu'est-ce que ça fait d'être le plus grand de l'histoire ?
Je ne veux pas dire que je suis le plus grand, parce que ça serait irrespectueux envers tous les grands champions que le tennis a connus à différentes époques, et qui était joué de manière différente par rapport à aujourd'hui.
Chaque grand champion de sa génération a laissé une énorme empreinte, un héritage, et nous a ouvert la voie. Je laisse ces discussions sur "qui est le plus grand" à d'autres. J'ai une grande foi en moi, une confiance et une conviction énormes, sur ce que je suis capable de faire, et ce titre est une nouvelle confirmation du tennis que je suis encore capable de produire.
Les Grands Chelems sont mes plus grandes priorités, aujourd'hui, surtout à ce stade de ma carrière.
Et si quelqu'un m'avait dit que je gagnerais les deux premiers de cette saison, j'aurais signé tout de suite !
Je ne jouais pas bien sur terre avant Roland-Garros, mais je me suis senti différent, positif, quand je suis arrivé ici. Je sentais que j'avais une chance.
- À LIRE AUSSI : Coup de théâtre, le PSG a trouvé le remplaçant de Messi
C'est la première fois que vous êtes en tête devant Nadal et Federer. Ça fait quoi d'être enfin seul ?
La vérité, c'est que je me suis toujours comparé à ces gars-là. Ce sont les deux plus grands rivaux que j'ai eus dans ma carrière.
Ils m'ont façonné comme joueur et, d'une certaine manière, ils ont contribué aux succès que j'ai. Il y a eu d'innombrables heures de réflexion, d'analyse, pour savoir comment gagner contre eux à ce niveau-là.
Ces deux gars m'ont beaucoup occupé l'esprit au cours des 15 dernières années.
(Il se reprend) Dans un sens professionnel ! (Rires) C'est donc incroyable de savoir que j'ai une longueur d'avance sur eux en Grand Chelem. Mais, en même temps, chacun écrit sa propre histoire.
Tout le monde trace sa propre route et il faut respecter ça. Mais bien sûr, à nous trois, avec Andy (Murray), qu'il ne faut pas oublier, on a en quelque sorte fait l'âge d'or du tennis masculin, comme les gens aiment l'appeler. Je suis vraiment reconnaissant de faire partie de ce groupe.
Qu'avez-vous fait, samedi, avant cette finale, et que ferez-vous dans les prochains jours ?
Hier (samedi), j'ai zappé l'entraînement. C'est un peu mon histoire en Grand Chelem, cette année.
Je ne me suis entraîné qu'une seule fois entre les matches à l'Open d'Australie pour régler une blessure. Là-bas, j'avais donc besoin de chaque heure nécessaire pour récupérer et soigner ma jambe.
Ici, je n'ai pas eu de gros problèmes, mais j'ai passé beaucoup d'heures épuisantes sur le court. J'ai juste senti qu'il fallait en faire moins et que la priorité était de récupérer. Je n'allais pas oublier de taper dans la balle en un jour et demi, de toute façon.
Donc hier (samedi), j'étais déjà fait mes devoirs de père (rires) et puis j'ai passé du temps dans la forêt, la nature, comme j'aime le faire.
J'ai aussi regardé la finale de la Ligue des champions. Quant aux prochains jours, je suppose que ça va être l'heure de la fête et du plaisir.
Ça me manque, pour être honnête. Nous avons été trop sérieux pendant trop longtemps, mais je n'ai pas beaucoup de temps. La saison sur herbe approche. Je ne vais jouer que Wimbledon sur gazon. Je vais donc aller à Londres très bientôt.
Y a-t-il eu un moment, dans votre carrière, où vous n'avez pas cru en vous ?
Je me souviens avoir gagné mon premier Grand Chelem et puis, pendant trois ans, plus rien. J'ai perdu plusieurs finales et de nombreuses demi-finales, principalement contre Nadal ou Federer. Je doutais vraiment de moi-même, de si je pouvais le faire ou non. Vous allez loin mais vous tombez toujours sur le dernier obstacle. Et plus vous chutez, plus vous remettez tout en question... »