Nucléaire: la diplomatie de l'UE exclut toute réunion avec l'Iran jeudi à Bruxelles
Aucune réunion n'est prévue avec les Iraniens jeudi à Bruxelles sur la relance des pourparlers sur le nucléaire, a affirmé lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell après l'annonce par Téhéran de la venue du négociateur iranien Ali Baghéri.
"Il n'y aura pas de réunion jeudi. Si une réunion était prévue, je serais informé", a-t-il déclaré lors de son compte rendu d'une réunion avec les ministres des Affaires de l'UE à Luxembourg.
"Les pourparlers doivent se tenir à Vienne, à une date qui n'a pas encore été fixée", a-t-il insisté. "J'ai dit aux Iraniens que le temps presse et qu'il joue contre eux", a-t-il ajouté.
"Les Iraniens ont informé (le négociateur européen) Enrique Mora de leur souhait d'avoir des entretiens préalables avec moi, mais ce souhait n'a pas été précisé et il n'y a rien de concret", a-t-il expliqué.
La mise au point de Josep Borrell fait suite à l'annonce lundi par le ministère iranien des Affaires étrangères de la venue jeudi à Bruxelles du négociateur iranien, Ali Baghéri, "pour discuter des questions restées en suspens après ses entretiens avec le négociateur européen Enrique Mora".
La porte-parole de M. Borrell avait démenti auprès de l'AFP l'organisation d'une telle réunion. De son côté Josep Borrell a dit ne pas avoir été prévenu par les Iraniens de la venue de leur négociateur.
"Je ne suis pas contre une telle rencontre et je le ferai", a-t-il toutefois précisé lors de son point de presse. L'UE presse les Iraniens de reprendre les négociations engagées à Vienne pour sauver l'accord sur le nucléaire conclu en 2015.
Elles ont été suspendues depuis l'élection en juin d'un nouveau président iranien. Josep Borrell a informé les ministres européens sur les entretiens d'Enrique Mora à Téhéran avec la nouvelle équipe de négociateurs du régime iranien et sur sa rencontre à Washington avec Antony Blinken.
"Les choses s'améliorent", a-t-il déclaré. Mais "les Iraniens ne sont pas encore prêts à reprendre les pourparlers à Vienne", a confié un responsable européen. "Or l'objectif est qu'ils reprennent le plus vite possible", a-t-il souligné.
Les Iraniens "veulent des clarifications sur le texte qui est sur la table (à Vienne) et des contacts bilatéraux avec certains des pays signataires", a-t-il précisé.
Le président américain Joe Biden s'est dit prêt à revenir dans l'accord conclu entre l'Iran et les grandes puissances en 2015, à condition que l'Iran renoue parallèlement avec ses engagements.
Les Etats-Unis ont haussé le ton contre Téhéran et ont fait planer la semaine dernière la menace d'un recours à l'option militaire en cas d'échec de la diplomatie pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, but de l'accord de 2015.
L'accord conclu entre l'Iran d'une part et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l'Allemagne de l'autre, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions internationales en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l'ONU. Après le retrait unilatéral des Américains de l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, Téhéran a progressivement abandonné ses engagements. Les Etats-Unis ont en retour imposé des sanctions.