L’offensive russe sur les infrastructures énergétiques ukrainienne se poursuit
Volodymyr Zelensky a dénoncé vendredi 4 novembre la « terreur énergétique » que la Russie fait régner en Ukraine, après de nouvelles frappes qui ont ciblé des infrastructures du pays privant près de 4,5 millions de personnes d'électricité.
« Rien que ce soir, environ 4,5 millions de consommateurs ont été temporairement déconnectés » à Kiev et dans dix autres régions à travers le pays, a souligné le président ukrainien.
Les Russes « ne peuvent pas vaincre l'Ukraine sur le champ de bataille, c'est pourquoi ils essaient de briser notre peuple » en se livrant donc à la « terreur énergétique », a-t-il accusé.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé n'avoir décelé « aucun signe d'activités nucléaires non déclarées » dans trois lieux inspectés à la demande de Kiev.
Ces conclusions sont des « preuves claires et irréfutables » de l'absence de tout préparatif en vue de la fabrication d'une « bombe sale » en Ukraine, accusée par Moscou d'en fabriquer une, a réagi Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine a en outre « fermement » condamné les « déplacements de masse forcés » par les militaires russes d'habitants de la région méridionale de Kherson.
Ils se déroulent aussi dans les environs de Zaporijia et en Crimée, également dans le Sud, ainsi que dans l'Est et sont accompagnés de « pillages par les occupants », a dénoncé le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Les exportations de céréales à partir des ports ukrainiens ont repris jeudi, après le retour de la Russie dans l'accord sur un couloir humanitaire.
À la mi-journée, « sept cargos transportant un total de 290 102 tonnes de céréales et de produits agricoles » transitaient par le couloir humanitaire « en vertu de l'Initiative pour les céréales ukrainiennes en mer Noire », a confirmé la délégation de l'ONU au Centre de coordination conjointe (JCC) à Istanbul, chargé de superviser son application.
Séoul déploie des avions furtifs
Les exportations alimentaires ukrainiennes ont atteint jeudi 10 millions de tonnes grâce à cet accord international, s'est réjoui le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, appelant à reconduire cette Initiative qui « réduit les risques de faim » dans le monde.
La Russie a repris mercredi sa participation à cet accord, signé en juillet sous l'égide des Nations unies et de la Turquie, sur les exportations de céréales et d'autres produits agricoles, estimant avoir reçu des garanties de Kiev sur la démilitarisation du couloir humanitaire en mer Noire.
Selon le ministère turc de la Défense, 426 bateaux ont déjà suivi ce trajet sécurisé depuis le 1er août.
Les États-Unis se sont félicités, comme l'ONU, de ce dénouement, mais ont souligné que l'accord céréalier devait maintenant être prolongé au-delà de la date limite prévue du 19 novembre.
« Avant de décider de continuer, il sera nécessaire de procéder à une évaluation », a toutefois prévenu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Une haute responsable des Nations unies impliquée dans les négociations, Rebeca Grynspan, a quant à elle dit son « espoir » que l'accord soit prorogé.
D'autant que les négociations sur un autre sujet épineux, le déblocage des exportations d'engrais russes, ont fait, selon elle, d'« importants pas en avant », même s'il « reste encore du chemin à faire »
Une avancée sur ce plan pourrait sans doute faciliter les choses.
Moscou avait suspendu samedi sa participation à l'accord céréalier après une attaque effectuée avec des drones marins contre sa flotte basée dans la rade de Sébastopol, en Crimée annexée.
L'armée russe a accusé l'Ukraine d'avoir réalisé cette opération, dans laquelle au moins un bâtiment militaire russe a été touché, avec l'aide d'« experts britanniques » et en utilisant le couloir maritime réservé aux exportations de céréales.
La Russie a d'ailleurs convoqué jeudi l'ambassadrice britannique à Moscou afin de lui signifier que de « telles actions hostiles par le Royaume-Uni risquent de mener à une escalade de la situation qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles et dangereuses », tandis que Londres nie toute implication.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a de son côté qualifié d'« inacceptables » la fourniture de drones et celle éventuelle de missiles balistiques par l'Iran à la Russie pour sa guerre contre l'Ukraine.
Les Ukrainiens et les Occidentaux accusent Téhéran de d'ores et déjà livrer des drones de combat à Moscou, ce que ces deux capitales réfutent.
Les pays du G7, réunis à Münster en Allemagne, ont quant à eux dénoncé les « méthodes perfides » de la Russie dans sa façon de faire la guerre en essayant d'« affamer, d'assoiffer ou de faire geler les gens en attaquant des infrastructures civiles ».
Face à l'intensification des frappes russes sur les équipements civils, les sept pays industrialisés de ce groupe vont coordonner leur aide pour livrer « pompes à eau, appareils de chauffage, conteneurs d'habitation et sanitaires, lits, couvertures, tentes », a annoncé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
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