La coordinatrice de l'ONU en Égypte à Al-Ain News : "la COP28 est la plus inclusive de l'histoire des conférences sur le climat"
La présidence émiratie de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) a fixé un objectif ambitieux pour faire de la prochaine édition le sommet le plus inclusif à ce jour.
La coordinatrice résidente des Nations Unies en Égypte, Elena Panova, a affirmé qu'il existe un consensus général selon lequel les communautés vulnérables et marginalisées sont les plus exposées aux conséquences du changement climatique et, par conséquent, elles sont les plus susceptibles de bénéficier et de contribuer à l'avancement des solutions pour lutter contre le changement climatique à l'échelle mondiale.
Dans un entretien accordé à "Al-Ain News", la responsable onusienne a déclaré que la présidence de la COP (Conférence des Parties) et le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques se sont engagés à garantir l'inclusion des voix marginalisées, et que la société civile joue un rôle essentiel dans la prise de décisions en matière d'action climatique.
Panova estime que le choix des Émirats arabes unis pour accueillir la COP28, après la conférence de l'année dernière (COP27) en Égypte, représente une opportunité de mettre en avant les défis et les priorités des pays arabes, ainsi que de renforcer la participation des organisations de la société civile dans l'action climatique.
Voici le texte de l'interview avec la coordinatrice résidente des Nations Unies en Égypte :
Comment les agences des Nations Unies en Égypte se préparent-elles à participer à la COP28, qui sera accueillie par les Émirats arabes unis plus tard cette année ?
La participation du Bureau des Nations Unies en Égypte et d'autres agences affiliées à l'organisation à la COP28 aux Émirats arabes unis cette année diffère de notre participation à la précédente Conférence des Parties (COP27) à Charm el-Cheikh l'année dernière. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement égyptien en tant qu'État hôte tout au long des phases de préparation pour aider à la tenue d'un sommet réussi sur le plan climatique. Le sommet de Charm el-Cheikh a également offert une occasion de stimuler les partenariats et de promouvoir les actions climatiques au niveau local.
Au niveau mondial, il est bien connu que la COP est organisée et gérée par le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, avec la présidence de l'État hôte. Le système des Nations Unies participe en appelant et en soutenant des actions climatiques urgentes et ambitieuses à travers ses bureaux internationaux des organisations affiliées, dans le cadre des préparatifs de la COP28. En ce qui concerne les Nations Unies en Égypte, nous continuons à travailler avec le gouvernement égyptien dans la période précédant la conférence de Dubaï pour capitaliser sur les résultats importants de la conférence de Charm el-Cheikh.
La coordinatrice des Nations Unies en Égypte considère l'organisation de la COP28 aux Émirats arabes unis, en tant que deuxième conférence consécutive accueillie par un pays arabe, comme une opportunité importante. L'hôte d'un pays arabe pour cette conférence témoigne de l'engagement de la région arabe envers les questions du changement climatique.
Lorsque l'Égypte a accueilli la COP27 au nom de l'Afrique, elle s'est efforcée de donner à cette édition une dimension africaine, ce qui a conduit les priorités et les aspirations des pays africains à occuper une place centrale lors du sommet sur le climat à Charm el-Cheikh. Cela s'est traduit par la mobilisation de ressources financières supplémentaires pour atténuer l'impact des changements climatiques, s'adapter à leurs conséquences et compenser les pertes et les dommages subis par les pays africains.
Quant à la COP28, accueillie par les Émirats arabes unis cette année en tant que représentant de la région de l'Asie occidentale, elle offre une opportunité favorable aux pays arabes pour présenter leurs défis et leurs priorités à l'ordre du jour du sommet sur le climat.
Les changements climatiques affectent déjà de nombreux pays de la région, où l'élévation importante des températures rend certaines régions inhabitables, réduit les terres arables et accroît la pression sur les ressources en eau déjà limitées. De plus, de nombreux pays de la région dépendent encore de sources d'énergie non durables telles que les combustibles fossiles.
La présidence des Émirats arabes unis de la COP offre une opportunité de promouvoir la transition vers de nouvelles sources d'énergie renouvelable, ce qui est d'une importance capitale pour progresser dans la voie de l'action climatique.
Comment les Nations Unies font-elles face à l'augmentation sans précédent des températures, en particulier alors que le mois de juillet 2023 est considéré comme le plus chaud de tous les temps ?
Il n'y a nul doute que les vagues de chaleur extrême observées dans différentes régions du monde ces derniers temps confirment de manière plus évidente que jamais que le changement climatique est une réalité indéniable.
L'annonce du Secrétaire général des Nations Unies selon laquelle le mois de juillet 2023 est le mois le plus chaud de l'histoire, après des vagues de chaleur ayant battu de nombreux records mondiaux, confirme que les conséquences du changement climatique sur les êtres humains et sur la planète seront graves et incontestables. Cela impose à la Conférence des Parties (COP28) la nécessité de prendre des mesures climatiques ambitieuses et urgentes.
Dans le cadre des préparatifs en cours pour le sommet sur le climat aux Émirats arabes unis en décembre 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé à la tenue d'un Sommet de l'ambition climatique le 20 septembre prochain, dans le but de renforcer l'ambition des États membres en ce qui concerne l'accélération de l'action climatique dans quatre domaines clés. Cela comprend l'engagement à atteindre la neutralité carbone d'ici 2040, l'élimination progressive des combustibles fossiles, les systèmes d'alerte précoce et l'élaboration d'une feuille de route pour doubler le financement de l'adaptation aux changements climatiques et assurer une transition équitable et juste ves des systèmes d'énergie durables.