Ouganda : l'écrivain accusé d'insulte au président sera jugé en mars
Le procès de l'écrivain Kakwenza Rukirabashaija pour insulte au président ougandais et à son fils s'ouvrira le 23 mars, a annoncé lundi un tribunal de Kampala.
Arrêté le 28 décembre, ce jeune auteur critique du pouvoir avait été inculpé le 11 janvier de "communication offensante" envers le chef de l'Etat, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, et son fils, le général Muhoozi Kainerugaba, dans une série de publications sur Twitter, d'après l'AFP.
Selon son avocat, il avait finalement été libéré, sous caution, le 26 janvier, après avoir été maintenu en détention en dépit d'une décision de justice ordonnant sa remise en liberté, précise la même source.
Agé de 33 ans, l'écrivain, qui dit avoir été torturé en prison, est apparu dans un entretien diffusé samedi par la télévision NTV Uganda, qui avait montré son dos barré de marques apparemment douloureuses, et des cicatrices sur d'autres parties de son corps.
"Ils m'ont roué de coups avec des matraques, partout", y déclarait M. Rukirabashaija.
Le juge Douglas Singiza, qui a fixé la date d'ouverture du procès de l'écrivain au 23 mars, a refusé d'assouplir les conditions posées à sa remise en liberté, qui incluent notamment une interdiction de parler à la presse, selon l'AFP.
Le magistrat a mis en garde le prévenu en déclarant que chaque propos qu'il tient à la presse "exerce des pressions inutiles sur ïleû tribunal".
Dans un des messages de sa série de tweets visés par la justice, M. Rukirabashaija avait qualifié d'"obèse" et de "rouspéteur" le général Kainerugaba, que beaucoup voient comme le successeur de son père, âgé de 77 ans.