Le pape réforme l'Opus Dei et prive son chef du titre d'évêque
L'Opus Dei mise au pas :
le décret du pape François réformant l'influente et conservatrice organisation catholique, parfois critiquée pour son fonctionnement opaque et «sectaire», est entré en vigueur jeudi 4 août.
Surtout présente en Europe et en Amérique du Sud, «L'Œuvre de Dieu» - traduction de son nom latin - s'est vue accorder en 1982 par Jean-Paul II le statut - unique - de «prélature personnelle». L'Œuvre est ainsi devenue une sorte de super-diocèse sans territoire, régi à la fois par le droit canon et ses propres statuts, et rendant compte au pape.
Concrètement, dans son «Motu Proprio», un décret personnel du souverain pontife, François réduit le pouvoir et l'indépendance de la puissante organisation, et opère une véritable mise à distance entre l'Opus Dei et lui, observent certains vaticanistes. Le document pontifical, titré «Ad charisma tuendum» (Pour protéger le charisme), en vigueur à partir de jeudi et diffusé en juillet, indique que les prérogatives papales sur la prélature personnelle sont confiées au Dicastère - l'équivalent d'un ministère - pour le Clergé.
Chaque année, au lieu de tous les cinq actuellement, l'Opus Dei devra présenter à cet organe un rapport sur la situation interne et le déroulement de son travail apostolique.
«Certains ont interprété les dispositions du Saint-Siège en termes de +rétrogradation+ ou de ''perte de pouvoir''», a admis à l'AFP Manuel Sanchez, du bureau de presse de l'Opus Dei. «Ce type de dialectique ne nous intéresse pas, car pour un catholique, l'utilisation de catégories de pouvoir ou mondaines n'a pas de sens», a-t-il assuré, selon Le Figaro.