Paris : environ 10.000 personnes manifestent pour stopper les bombardements à Rafah et « free Gaza »
Aux cris de «Nous sommes tous des enfants de Gaza», «vive la lutte du peuple palestinien», «free Gaza», ou encore «Gaza, Paris est avec toi»,
plus 10.000 personnes ont manifesté ce lundi soir à Paris contre les bombardements à Rafah qui ont fait, selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 45 morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté Le Figaro et l’AFP. Une foule compacte s'est rassemblée en fin d'après-midi à quelques centaines de mètres de l'ambassade d'Israël… Quelques tensions ont été constatées dans la soirée.
Des drapeaux palestiniens étaient brandis par la foule, au sein de laquelle des participants arboraient des keffieh et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «On ne tue pas un enfant, qu'il soit juif ou palestinien: Stop aux bombardements, free Palestine», «Rafah, Gaza on est avec toi». «Je suis là pour protéger mon peuple, pour dénoncer ce qui s'est passé à Rafah. On est en 2024, il y a un génocide et nos gouverneurs ne font rien. La seule solution pour l'instant c'est de manifester», a confié un contestataire au Figaro.
«Insupportable»
«Hier, des Palestiniens ont été brûlés vifs par des bombardements israéliens sur un camp de réfugiés. On a vu des vidéos de familles qui tirent leurs proches de tentes enflammées. C'est le massacre de trop», a dénoncé François Rippe, vice-président de l'Association France Palestine solidarité (AFPS), un organisateur du rassemblement.
Bombardement meurtrier à Rafah : le Conseil de sécurité de l'ONU convoque une réunion d'urgence
«Plusieurs milliers» de personnes étaient présentes selon lui. La préfecture de police de Paris a fait état d'environ 10.000 personnes. «Ils mettent le feu dans un camp de réfugiés, ils brûlent des gens et on ne convoque pas l'ambassadrice d'Israël pour lui demander des comptes. C'est juste insupportable», a poursuivi François Rippe. Des drapeaux palestiniens étaient brandis par la foule, au sein de laquelle des participants arboraient des keffiehs et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «On ne tue pas un enfant, qu'il soit juif ou palestinien: Stop aux bombardements, free Palestine».
La foule s'est dispersée vers 21H00 en petits groupes qui ont formé des cortèges sauvages dans plusieurs quartiers de Paris, de Bastille à République en passant par Opéra. La police a fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes «pour empêcher des formations de barricades et des tentatives de dégradations», selon une source policière. Vers 23H00, quelques centaines de manifestants déambulaient encore dans les rues mais sans incident notable, selon cette source.
En plus, Israël multiplie mardi les frappes sur Rafah malgré les condamnations de son bombardement meurtrier de la communauté internationale contre un camp de déplacés local. Sur le terrain, les équipes de l'AFP à Rafah ont fait état tôt mardi de frappes aériennes et de tirs dans le centre et l'ouest de Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza où les militaires ont entamé, début mai, une opération terrestre.
Émotion internationale après une frappe à Rafah qui a fait 45 morts
Ces nouveaux bombardements interviennent dans le sillage d'une vague internationale de condamnations d'une frappe à Rafah, qui a fait dimanche soir 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza, et mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés. Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a regretté «un accident tragique». L'armée israélienne a dit enquêter sur la mort de victimes civiles après avoir dit, dans un premier temps, avoir ciblé deux hauts responsables du Hamas avec des «munitions précises». «Bouleversé», Washington a appelé son allié israélien à «prendre toutes les précautions pour protéger les civils». Le Canada s'est dit «horrifié» et le président français Emmanuel Macron «indigné».