Burkina Faso : Paris révise sa stratégie militaire en Afrique de l'Ouest
Plusieurs manifestations sont organisées au Burkina Faso pour demander le départ de la présence française dans le pays. Paris n'exclut pas le retrait de toutes ses forces militaires, en pleine révision de sa stratégie de présence en Afrique.
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Depuis 2008, l'opération Sabre, c'est une présence discrète de la France au Burkina Faso, quasi invisible. 300 commandos des forces spéciales cantonnés à Kamboisin, dans la périphérie de Ouagadougou. Mais Sabre, c'est un rôle clé ces dernières années dans la lutte anti-terroriste.
Malgré la fin le 9 novembre de l'opération Barkhane au Sahel, la colère anti-française ne diminue pas en Afrique de l'Ouest. Des manifestations sont prévues vendredi 25 novembre au Burkina Faso pour demander le départ de la présence française dans ce pays, épicentre du jihadisme au Sahel. Un départ de toutes les forces militaires, y compris celle des forces spéciales présentes avant le début de Barkhane, selon francetvinfo.
"Aveu d'échec"
À l'actif de Sabre, l'élimination d'Abdelmalek Droukdel, en 2020, le chef du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ou l'année d'après, celle d'Abou Walid al Sahraoui, le chef du groupe État islamique au grand Sahara. Des faits d'armes qui n'auraient pas été possibles sans la capacité de renseignement permise par la présence de Barkhane au Sahel. L'échec de Barkhane contraint aujourd'hui la France à repenser tout son dispositif. "C'est une sorte d'aveu d'échec, explique Antoine Glaser, spécialiste du continent africain, Finalement la France s'est trouvée en porte-à-faux."
"Les partenaires européens laissaient la France continuer à être le gendarme de l'Afrique pendant qu'eux faisaient du business. Là, une nouvelle stratégie va se mettre en place, qui est une stratégie de rupture je pense."
Une France en second rideau, qui n'interviendrait plus, mais accompagnerait les armées locales, en matière de formation. Une France qui devrait redéployer ses effectifs militaires ailleurs, probablement au Niger dont elle semble tenter de faire désormais le dernier pilier de sa stratégie ouest africaine, dans une Afrique résolue à marquer une rupture violente avec les derniers symboles visibles de sa colonisation.