Covid-19: les Pays-Bas s’embrasent sur fond de couvre-feu
Les mesures de restriction liées à la pandémie ont fait basculer le pays dans une humeur révolutionnaire.
Une voiture a été incendiée devant la gare, le 24 janvier 2021 à Eindhoven, après un rassemblement de plusieurs centaines de personnes protestant contre les mesures gouvernementales pour lutter contre l’épidémie.
C’est comme une Cocotte-Minute qui soudain, explose… Après des mois de colère rentrée, de frustrations socio-économiques liées aux péripéties de la bataille contre le Covid, les Pays-Bas sont brusquement devenus depuis ce week-end le cadre inattendu de ce que tous les gouvernements occidentaux redoutent: une rébellion violente contre les mesures de confinement drastique que les États ont instauré à répétition, dans l’improvisation d’une valse-hésitation désordonnée, au gré des poussées et rechutes de la pandémie, le tout nourri des appels à la violence de réseaux sociaux agités de théories du complot.
«En observant le ton des conversations sur internet, il n’était pas difficile de comprendre qu’un mouvement négationniste sur la réalité du Covid, très hostile aux avis scientifiques et aux mesures de confinement, montait très fort. Mais tout le monde a été surpris par le caractère violent des protestations», note Kleis Jager, correspondant du journal Trouw à Paris, qui distingue la révolte anti-Covid proprement dite des violences et pillages dans les quartiers chauds des grandes villes, qui se sont greffés dessus. «Il faudra plus d’éléments pour y voir plus clair, mais il y a plusieurs sortes d’“acteurs” des troubles», pense-t-il.