France/Pénurie de carburant: la grève reconduite, les négociations au point mort
La grève dans les raffineries a été reconduite chez Esso-ExxonMobil, visé par de premières réquisitions de salariés, tandis qu'à TotalEnergies, la situation était à l'arrêt après le refus des salariés grévistes de débloquer les expéditions de carburant.
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La grève pour les salaires a été reconduite jeudi sur les deux raffineries françaises Esso-ExxonMobil quelque jours après un accord entre la direction et deux syndicats majoritaires, mais pas la CGT. "La grève a été reconduite à 6H sur les deux sites" de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime), a indiqué le délégué syndical central CGT Christophe Aubert. Une nouvelle assemblée généraledoit donc avoir lieu à 14H pour décider ou non de la poursuite du mouvement, a-t-il précisé.
Sur ce site, le ministère de la Transition énergétique a lancé mercredi la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt de carburants, afin de débloquer des stocks et ravitailler les stations-service franciliennes à sec. La réquisition ne vise pas les opérations de la raffinerie et donc la production de carburant. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a annoncé qu'un recours en référé contre cette réquisition serait déposé jeudi.
Six des sept raffineries de France sont donc en grève jeudi : les quatre de TotalEnergies et les deux d'Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra (groupe Petroineos) n'est pas bloquée.
Retour à la normale?
Le conflit est entré dans une nouvelle phase mercredi avec l'exécution de la menace de réquisitions par le gouvernement. "Le pompage a pu commencer et le carburant être injecté dans l'oléoduc destiné à approvisionner l'Ile-de-France", a précisé dans la soirée la préfecture de la Seine Maritime.
De quoi améliorer la situation? Le président Emmanuel Macron a prévu un retour à la normale dans la distribution de carburants "dans le courant de la semaine qui vient", lors d'un entretien sur France 2 mercredi soir. Pour l'heure, les pénuries se prolongent, mettant les nerfs des automobilistes à vif.
Mercredi à 17H00, 30,8% des stations-services manquaient d'un ou plusieurs carburants (31,3% mardi), selon le ministère de la Transition énergétique. Une proportion pire dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France et en Centre-Val-de-Loire.
Patronat inquiet
Le patronat s'est inquiété pour sa part cette semaine des conséquences de cette grève sur la vie économique du pays. Partout les automobilistes racontent leur "galère" et les files monstres à la pompe.
La cause du conflit : les salaires. La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, revendique 10% d'augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d'année, afin de compenser l'inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe.