Pénurie d’huile de tournesol : Foodwatch demande la transparence en cas de changement de recettes
Selon Foodwatch, les consommateurs doivent être informés au mieux de la nouvelle composition des huiles
Face à la pénurie d’huiles liée à la guerre en Ukraine, de nombreux fabricants ont demandé aux autorités des « dérogations » pour vendre des produits « revisités » sans changer les étiquettes. Foodwatch réclame ce vendredi une « totale transparence » sur le sujet.
L’huile de tournesol, notamment, est incontournable dans la composition de nombreux produits. Or, celle utilisée en cuisson est issue du tournesol oléique, majoritairement produit en Ukraine. La France en produit aussi en partie mais « deux tiers des importations françaises de tournesol proviennent d’Ukraine », détaille Foodwatch dans son communiqué.
Un nouvel étiquetage trop long à mettre en place
« Les fabricants se tournent donc vers des ingrédients de substitution, comme l’huile de colza, l’huile de palme et les tourteaux de soja OGM en provenance d’Amérique latine », poursuit l’ONG. Problème : modifier l’étiquetage prend beaucoup de temps. Les industriels ont donc demandé des dérogations pour vendre ces produits sans changer les étiquettes.
L’Interprofession française de la valorisation de la pomme de terre (UGPT) a confirmé ces demandes de dérogation formulées auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
« La DGCCRF est en train de nous donner cette flexibilité pour simplement informer sur l’emballage que ces complexes de matières grasses végétales sont sujets à une évolution, explique de son côté Guillaume Réveilhac, président de Cérélia. C’est du déclaratif, nous avons besoin de ce fonctionnement. »
Une « totale transparence » exigée
Foodwatch dit comprendre « le caractère exceptionnel de la situation », mais estime que « les consommateurs doivent être informés de ces changements d’ingrédients ». L’ONG a lancé une pétition « exigeant la totale transparence », via une information « en rayons et en ligne, pour chaque produit de façon transparente et sans délai ».
Le gouvernement a récemment confirmé la demande de « souplesse » des industriels sur les règles d’étiquetage. « C’est un sujet sur lequel on continue de travailler avec les associations de consommateurs et les fédérations professionnelles », a déclaré ce jeudi une source gouvernementale. Rapporte 20minute.