Peut-être que Joe Biden avait raison : il aurait pu vaincre Donald Trump
« Alors que Trump célèbre sa victoire en 2024, les démocrates se demandent si Biden aurait pu être le candidat capable de le vaincre une seconde fois. »
Alors que le Parti démocrate encaisse une défaite inattendue à l’élection présidentielle de 2024, Joe Biden tente de contenir ses émotions. Celui qui, un an plus tôt, avait quitté la course en se disant pourtant le mieux placé pour battre Donald Trump, observe aujourd’hui le triomphe du républicain, élu pour un second mandat, un retour spectaculaire après sa défaite en 2020.
Dans la foulée de cette élection, de nombreuses voix démocrates soulignent la campagne maladroite menée par la vice-présidente Kamala Harris et s’interrogent : Biden, malgré ses faiblesses, aurait-il pu remporter des États-clés que Harris a perdus ? Selon Stephen Sheer, analyste politique, « l’éviction de Biden restera une source majeure de débat au sein du Parti démocrate. Même avec ses limitations cognitives, Biden aurait probablement mieux performé dans des États comme la Pennsylvanie. »
En effet, Trump a reconquis plusieurs États pivots. Il a remporté des victoires décisives en Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie, Wisconsin et Michigan, rebâtissant le « mur bleu » que Biden avait démantelé quatre ans plus tôt. Pour la première fois depuis George W. Bush en 2004, un républicain remporte même le vote populaire, rassemblant plus de 71,8 millions de voix contre environ 67 millions pour Harris. Cette élection redessine la carte politique américaine et plonge les démocrates dans une période d’introspection.
L’un des points de friction au sein du Parti démocrate réside dans l’absence de soutien syndical pour Harris, alors que Biden avait solidifié cet appui pendant sa présidence. Connu pour son soutien aux syndicats, notamment en tant que premier président en exercice à se rendre à une ligne de piquetage, Biden bénéficiait d’un fort appui des travailleurs syndiqués, appui qui s’est étiolé avec la candidature de Harris. L’International Brotherhood of Teamsters, par exemple, s’est abstenue de soutenir un candidat, une première depuis près de trente ans, ses membres se montrant majoritairement en faveur de Trump.
Désormais, alors que Donald Trump reprend les rênes du pays, Biden apparaît comme le seul démocrate capable d’avoir vaincu l’ancien président. Mais l’histoire retiendra aussi qu’à 81 ans, Biden a choisi de se retirer, laissant la voie libre à Harris, qui, malgré un enthousiasme initial dans la base démocrate, n’a pu maintenir l’unité nécessaire pour empêcher la reconquête républicaine.