RDC: Arrestation de Philémon Yav dit le "Tigre"
Le lieutenant-général, homme fort de l’armée congolaise depuis vingt-cinq ans, commandait la troisième zone de défense, qui comprend cinq provinces de l’est du pays. Le motif de son interpellation n’est pas encore connu, selon Jeune Afrique.
Des débâcles, Philémon Yav en a déjà connu quelques-unes dans sa longue carrière de commandant militaire. Celle-ci semble se classer parmi les plus sérieuses, précise la même source.
Le lieutenant-général a été interpellé ce mardi 20 septembre à Kinshasa et placé en détention à Makala. Si le motif de cette arrestation n’est pas encore connu, il pourrait être sérieux, vu l’envergure de ce militaire, rapporte Jeune Afrique.
Entre l’Est et le Katanga
Depuis 2020, Philémon Yav avait été réaffecté dans l’est du pays et, en juillet dernier, il avait été nommé commandant de la troisième zone de défense des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui couvre les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, du Maniema et de la Tshopo, souligne le magazine.
À ce titre, il était chargé de la lutte contre les groupes armés, notamment de l’offensive coordonnée avec l’Ouganda contre la rébellion du M23, qui a repris ses attaques en terre congolaise en novembre dernier.
Lorsque ce dernier devient président, Philémon Yav est considéré comme l’un de ses hommes de confiance, parfaitement loyal. Affecté au milieu des années 2000 dans l’Est, il sera accusé d’avoir fourni des armes aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans un rapport des Nations unies – un soutien présumé de la RDC aux FDLR qui est, aujourd’hui encore, un des sujets de tension entre le Congo et son voisin rwandais, écrit Jeune Afrique.