Planification écologique en France : points clés
La séquence était prévue le 5 juillet dernier, mais les émeutes urbaines liées à la mort de Nahel avaient poussé à un report à la rentrée.
Certains l’attendaient plutôt en septembre… C’est finalement ce lundi qu’Emmanuel Macron réunit le Conseil national de la planification écologique à l’Elysée, soit sa Première ministre Elisabeth Borne et l’ensemble des ministres concernés par la transition écologique.
A l'issue, le président de la République prendra la parole, devant les Français, pour présenter les grands axes de ce plan [Il a déjà commencé ce dimanche soir, au JT de TF1 et France 2].
L’Elysée présente ce moment comme l’aboutissement d’une séquence lancée un an et demi plus tôt.
Dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, lors d’un discours à Marseille, Emmanuel Macron invoquait la « planification écologique », concept piqué au programme de Jean-Luc Mélenchon.
Une méthode innovante pour atteindre nos objectifs environnementaux ?
Le président de la République présente cette « planification écologique » comme une méthode innovante, plus efficace, pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs environnementaux.
Notamment climatiques, avec cette nouvelle ambition, pour coller à celle européenne, de baisser d’au moins 55 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990.
Pour y parvenir, la planification écologique vise à décloisonner le sujet. Ne plus en faire seulement l’affaire du ministère de la Transition écologique mais de tous les ministères concernés et s’assurer que l’ensemble de la politique gouvernementale est en cohérence avec nos objectifs environnementaux.
Autrement dit, ce que présente Emmanuel Macron lundi est à voir comme le plan des plans de la transition écologique. Et en chef d’orchestre, il a directement nommé Elisabeth Borne.
« Pas sûr qu’il y ait d’autres pays au monde qui aient un chef de gouvernement mobilisé spécifiquement sur l’organisation de la transition écologique », vante-t-on à l’Elysée.
Le bon constat posé par la SGPE ?
Dans ce travail, la Première ministre reçoit l’appui du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), créée en juillet 2022.
Composée d’une quinzaine d’experts emmenés par Antoine Pellion, cette nouvelle instance est chargée de bâtir une stratégie complète et cohérente qui permette de s’assurer du respect des engagements européens et internationaux de la France.
Pas seulement sur le climat mais aussi la biodiversité et l’économie circulaire, sachant que l’équilibre entre les trois n’est pas toujours simple à trouver. Ce travail a abouti à la publication d’un plan le 13 juillet dernier, intitulé France Nation Verte et listant une cinquantaine de leviers répartis dans six thématiques. De mieux se déplacer à mieux consommer, en passant par mieux se loger ou encore mieux produire, rapporte l'AFP.
Beau travail ? Ce plan a déjà été présenté dans les grandes lignes par Elisabeth Borne aux différents chefs de partis politiques, lundi dernier. « Il y a une reconnaissance assez unanime du sérieux et de la qualité des travaux fournis, avec finalement assez peu de discussions sur le détail du plan », retient-on à l’Elysée. Même Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe écologie – Les Verts (EELV), a reconnu dans des propos repris par l’AFP, « un constat très complet, très lucide et assez inédit ».
Le Shift Project, think-tank travaillant sur la transition écologique, salue lui aussi le « travail novateur » du SGPE qui « manifeste d’un grand progrès dans l’approche des politiques climatiques ». « Cette méthode consistant à regarder la transition énergétique comme un problème physique et technique, et non pas seulement une question d’euros, est la bonne, détaille Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project.
Le SGPE arrive alors à des conclusions assez proches des nôtres. A savoir que sans pétrole et face aux contraintes déjà identifiées dans l’accès aux ressources nécessaires à la transition, il va être très difficile de maintenir nos capacités de production actuelles. En clair : il va falloir hiérarchiser nos usages, ce qui suppose de bâtir une société beaucoup plus sobre. »