Pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"
En 2020, le pape avait lu son message à l'intérieur du palais apostolique en raison des restrictions sanitaires.
Le pape François a appelé samedi au "dialogue" face à la "tentation du repli sur soi" lors de son traditionnel message de Noël, au cours duquel il a insisté sur les conflits "oubliés", notamment en Syrie et au Yémen. Ukraine, Afghanistan, Irak, Birmanie, Ethiopie, Soudan, Sahel...
Comme à son habitude, le pontife argentin s'est livré à un tour d'horizon des conflits de la planète et des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, pour ce deuxième Noël marqué par le Covid-19.
"En ces temps de pandémie", "notre capacité à entretenir des relations sociales est mise à rude épreuve, la tendance se renforce à se replier sur soi, à faire cavalier seul", y compris "au niveau international", a déclaré le souverain pontife devant plusieurs centaines de fidèles massés sous la pluie place Saint-Pierre, à Rome.
"Nous voyons encore beaucoup de conflits, de crises et de contradictions qui semblent ne jamais devoir finir, et nous ne les remarquons presque plus" tant "nous y sommes habitués", avec le "risque de ne pas entendre le cri de douleur et de désespoir de tant de nos frères et soeurs", a-t-il regretté.
Parmi la douzaine de pays cités, le pape de 85 ans a surtout insisté sur les "tragédies immenses" et "oubliées" qui se jouent en Syrie et au Yémen, en proie à des conflits qui ont fait "de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés".
"Nous entendons le cri des enfants s'élever du Yémen où une terrible2 tragédie, oubliée de tout le monde, se déroule en silence depuis des années, faisant des morts chaque jour", a-t-il lancé.
François a aussi appelé à "ne pas laisser se propager les métastases d'un conflit gangrené" en Ukraine, où les tensions entre Kiev et Moscou font craindre une escalade militaire.
Et évoqué la Birmanie "où l'intolérance et la violence touchent souvent aussi la communauté chrétienne et les lieux de culte".
Le pape a prié pour "les victimes de la violence contre les femmes" ainsi que "les enfants et adolescents victimes de harcèlement et d'abus", au terme d'une année à nouveau marquée par les scandales sur la pédocriminalité au sein de l'Eglise.
Fustigeant "l'indifférence" face au "drame des migrants", il a appelé à ce que "les traitements nécessaires, notamment les vaccins, puissent parvenir aux populations les plus démunies", comme il l'avait déjà fait à plusieurs reprises.
Il s'agit de la première bénédiction urbi et orbi sur la place Saint-Pierre depuis le début de la pandémie.