Pourquoi l'Afrique subsaharienne ne se développe pas ? (Infographie)
Les situations de fragilité, conflit et violence ou, plus généralement, l’absence de paix et de sécurité, sont l’un des principaux obstacles à la réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne.
L’extrême pauvreté diminue lentement en Afrique subsaharienne et elle augmente dans la région MENA — une hausse marquée toutefois par des niveaux de pauvreté plus faibles et sujette à un plus grand degré d’incertitude en raison d’un manque de données récentes pour de nombreux pays du Moyen-Orient.
Outre leurs graves répercussions sur le bien-être de la population, les conflits freinent la capacité d’un pays à poursuivre sa trajectoire de développement et à éliminer la pauvreté. Ils entraînent des pertes en vies humaines (capital humain) et des dommages matériels (capital physique), bridant ainsi l’investissement, la croissance et la réduction de la pauvreté (a).
Les conflits sapent la confiance des investisseurs dans l’économie (a) et entraînent des dépenses militaires qui pourraient être évitées (a). Ils déstabilisent l’activité économique (a), perturbent l’approvisionnement en denrées et augmentent les risques d’insécurité alimentaire et de famine (a).
Dans les périodes de troubles politiques ou civils, les populations fuient pour se réfugier dans les pays voisins (a) ; les déplacements et les transports sont restreints (a), la confiance et le capital social mis en pièces (a)... Les individus sont en proie à la peur et la panique (9), sans espoir d’une vie meilleure. Tous ces facteurs vont à l’encontre de la liberté, de la paix et de la stabilité nécessaires à la réduction de la pauvreté.
Et si c’était la pauvreté (et les inégalités) qui expliquait l’absence de paix en Afrique subsaharienne ?
Des études ont montré que les risques de conflit sont accentués par l’accumulation de griefs (a), et on sait que des ressentiments naissent au sein d’une population quand des individus ou des groupes d’individus sont défavorisés socialement, politiquement ou culturellement (a). Les conflits sont plus probables lorsque ces inégalités sont d’origine ethnique, religieuse ou territoriale (a). De fait, la grande diversité ethnique et culturelle de l’Afrique subsaharienne (a) accroît la propension aux conflits.
D’autres combinaisons de facteurs pourraient expliquer les niveaux élevés de pauvreté et de fragilité en Afrique subsaharienne, tels que le faible niveau d’instruction, les fortes inégalités dans le domaine de l’éducation et le manque d’emplois décents. L’amélioration de l’éducation (ODD 4) et des possibilités d’emploi (ODD 8) pour tous apparaissent donc comme des axes d’action prioritaires en Afrique subsaharienne pour permettre à la région d’échapper à la spirale de la pauvreté et de la fragilité.
Une société plus instruite tend à être plus tolérante, tandis que l’accès à l’éducation et à l’emploi constitue le premier gage de sortie de la pauvreté. Cependant, ces mesures s’inscrivent dans une perspective de plus long terme et leur efficacité repose sur la paix et la stabilité.