Pourquoi Mukesh Ambani s'intéresse-t-il vraiment à l'Afrique ?
Une affaire de "petits arrangements entre amis" ?
Le projet de lancement d'un réseau 5G au Ghana en partenariat avec l'entreprise du milliardaire indien Mukesh Ambani suscite une vive controverse. L'opposition parlementaire ghanéenne accuse le gouvernement de précipiter un accord désavantageux pour un pays déjà lourdement endetté, en omettant un processus d'appel d'offres qui aurait pu générer beaucoup plus de revenus.
Une affaire de "petits arrangements entre amis" ?
Mukesh Ambani, le deuxième homme le plus riche d'Asie, voit son projet de capitaliser sur la demande croissante de services sans fil 5G au Ghana contesté par la minorité parlementaire. Selon le National Democratic Congress (NDC), le plan du gouvernement ghanéen de lancer un réseau 5G en partenariat avec l'entreprise de Mukesh Ambani est désavantageux pour le pays, qui nécessite des fonds pour des projets de développement essentiels.
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Les députés de la minorité affirment que le Ghana aurait pu générer entre 400 et 500 millions de dollars en optant pour un processus de mise en concurrence formelle. À la place, l'administration a attribué un contrat à la société Next Gen Infraco pour 125 millions de dollars, payés en versements annuels sur dix ans.
Des critiques acerbes
"Le caucus NDC au Parlement estime qu'à une époque où le pays a cruellement besoin de devises étrangères et de revenus non fiscaux, il est inconcevable que le gouvernement cède le précieux et très convoité spectre 5G du pays à une société-écran pour une somme dérisoire," a déclaré le caucus.
En vertu des termes de l'accord, Radisys Corp., une unité de Reliance Industries Ltd. contrôlée par Ambani, fournira l'infrastructure réseau, les applications et les smartphones pour NGIC, basée au Ghana. L'accord donne à NGIC et à ses partenaires stratégiques un contrôle exclusif sur la seule licence 5G du Ghana pour une décennie.
Une alliance internationale
Parmi les partenaires de NGIC figurent Nokia Oyj, l'externalisateur indien Tech Mahindra Ltd. et Microsoft Corp. Deux entreprises de télécom africaines moins connues — Ascend Digital Solutions Ltd. et K-NET — détiennent une participation combinée de 55 % dans la nouvelle société. Le gouvernement ghanéen en possède environ 10 %.
Le gouvernement du Ghana a fixé un objectif ambitieux de connecter numériquement tout le pays au cours des six prochaines années. Avec une population de plus de 33 millions de personnes, le Ghana compte trois principaux opérateurs : MTN Ghana, Telecel Ghana et AT, qui a changé de nom l'année dernière, anciennement AirtelTigo.
La polémique entourant cet accord soulève des questions cruciales sur les motivations de Mukesh Ambani à s'implanter en Afrique et sur la manière dont les gouvernements africains devraient négocier des partenariats technologiques de grande envergure pour maximiser les bénéfices pour leurs populations.