Présidentielle anticipée en Algérie : les enjeux d’un scrutin sous tension
Trois candidats sont en lice pour diriger l'Algérie, pays de 45 millions d’habitants et premier exportateur de gaz naturel en Afrique, à l'occasion de l'élection présidentielle anticipée prévue ce samedi 7 septembre.
Près de 24 millions d'électeurs algériens sont appelés aux urnes, dans un contexte marqué par une abstention élevée lors des scrutins précédents. Lors de l'élection de 2019, le taux d’abstention avait atteint un record de 60 %, alors que le pays était secoué par les manifestations prodémocratie du Hirak, réclamant une réforme profonde du système politique en place depuis l’indépendance en 1962.
Le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, élu en 2019 avec 58 % des voix, se représente pour un second mandat. Âgé de 78 ans, Tebboune bénéficie du soutien de quatre formations politiques, dont l’ancien parti unique FLN (Front de libération nationale) ainsi que du mouvement islamiste El Bina, qui avait terminé deuxième en 2019. Il est largement favori pour sa réélection.
Face à lui, Abdelaali Hassani, ingénieur de 57 ans et président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), un parti islamiste, représente une alternative. Le MSP avait refusé de participer à la présidentielle de 2019 en raison des contestations populaires.
Le vote a déjà débuté pour les 865 000 Algériens résidant à l’étranger, tandis que des bureaux itinérants sillonnent les zones reculées d'Algérie pour toucher les électeurs malgré des conditions climatiques difficiles.
Les débats de cette campagne se concentrent sur les enjeux socio-économiques, avec des promesses d’amélioration du pouvoir d’achat et de réduction de la dépendance économique aux hydrocarbures, qui représentent encore 95 % des recettes en devises du pays. Sur le plan international, les candidats affichent un consensus autour des causes palestinienne et sahraouie, deux dossiers traditionnellement soutenus par l’Algérie.
Le scrutin de ce samedi est crucial pour l'avenir politique du pays, même si le défi majeur reste de convaincre un électorat désabusé et souvent éloigné des urnes depuis le Hirak.