Présidentielle 2022 en France : le projet de Marine Le Pen « n’est pas conforme à la Constitution », dénonce Macron
Le président candidat Emmanuel Macron est interrogé sur la politique culturelle. "Je ne veux pas qu’on dise que la culture est un sujet élitaire. On a renforcé la pratique de la culture à l’école, a-t-il défendu ".
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Questionné sur la pertinence du « bloc élitaire » face au « bloc populaire », dans les critiques qui lui sont adressées et dans la stratégie rhétorique usée par son adversaire Marine Le Pen, Emmanuel Macron a estimé :
Je pense qu’il y a une grille de lecture sociologique qui n’est pas juste parce que parmi nos compatriotes qui se sont portés sur le projet que je défends au premier tour, il y a beaucoup de gens de condition modeste, soit dans la ruralité, soit dans les quartiers également.
Donc, je crois que c’est largement à débattre. Et ce que je n’aime pas dans ce choix, c’est qu’il y aurait au fond une élite éclairée et un peuple auquel on pourrait dicter des choses, qui auraient simplement des impulsions. C’est implicite, derrière, et je ne crois pas à ça. Ce qui est vrai, c’est que les grandes questions politiques se restructurent.
Elles se recomposent et elles se recomposent aussi avec une société qui fonctionne différemment.
Ensuite interrogé sur l’image élitiste qu’il peut renvoyer, par son parcours et sa façon d’exercer le pouvoir, le chef de l’Etat sortant a plaidé être un enfant de la « méritocratie républicaine », et réfuté la « caricature », souvent utilisée à des fins politiques :
Ce que vous dites est vrai, mais je ne suis pas fils d’archevêque. Je pense que c’est aussi une différence [avec Marine Le Pen] : c’est-à-dire que j’ai un parcours de vie qui me semble être très conforme à l’idée de la méritocratie républicaine.
Moi, je dois beaucoup à cela parce que j’ai été élevé par une enseignante de la République, ma grand-mère, et que je dois beaucoup à notre système républicain et à ses concours.
Et donc, je crois, à cet égard, que je ne suis pas réductible à la caricature que certains voudraient faire. (…) Je ne me reconnais pas dans cette lecture, que ce soit une perception de certains ou que ce soit une utilisation politique par d’autres.
Sur les phrases « très maladroites » ou « décontextualisées » qu’il a pu prononcer, il s’est attaqué à sa rivale d’extrême droite en arguant : « [Dans cette campagne], la candidate d’extrême droite se planque du peuple. Et beaucoup de gens qui prétendent défendre le peuple, ne vont jamais à sa rencontre (…) discuter avec des gens qui ne pensent pas comme eux. (…) Moi, j’ai toujours été au contact comme candidat et comme président pendant cinq ans ». « Le vrai mépris, c’est de se protéger du peuple », a-t-il plaidé.