Présidentielle au Cameroun : Paul Biya et le RDPC pourraient-ils perdre le Grand Nord ? (Infographie)
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Alors que l'élection présidentielle camerounaise approche à grands pas, prévue pour octobre 2025, le président sortant Paul Biya et son parti, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), font face à un défi de taille.
Cette zone, qui regroupe l'Extrême-Nord, le Nord et l'Adamaoua, a historiquement été un bastion essentiel pour le pouvoir en place. Mais les tensions croissantes et le mécontentement populaire pourraient remettre en cause cette hégémonie.
Un bastion historique du pouvoir en perte de vitesse ?
Depuis son accession au pouvoir en 1982, Paul Biya a toujours pu compter sur le soutien du Grand Nord pour asseoir sa domination politique. Cette région, peuplée et politiquement influente, a souvent été récompensée par des nominations stratégiques au sein du gouvernement et de l'administration. Toutefois, ces dernières années, un climat de frustration s'est installé parmi les populations locales.
Un mécontentement croissant face aux promesses non tenues
Le Grand Nord reste l'une des régions les plus pauvres du pays. Les populations souffrent d'un accès limité à l'éducation, à la santé et aux infrastructures de base. Malgré les promesses gouvernementales répétées, les investissements tardent à se concrétiser, alimentant un sentiment de marginalisation.
Par ailleurs, la région est fortement touchée par l'insécurité, notamment en raison des incursions de Boko Haram. De nombreux habitants reprochent à l'État son manque de réactivité face à cette menace persistante.
Des opposants de plus en plus influents
Face à ces désillusions, plusieurs figures de l'opposition tentent de capter l'électorat du Grand Nord. Parmi eux, Maurice Kamto du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) cherche à mobiliser une jeunesse en quête de changement. De son côté, Cabal Libii et d'autres leaders régionaux tentent de rallier les déçus du RDPC à leur cause.
Certains membres influents de l'élite politique et religieuse de la région expriment également leur réticence à continuer de soutenir Paul Biya, jugeant qu'un renouvellement du leadership est devenu nécessaire.
Le RDPC peut-il rétablir la confiance ?
Conscient du risque de perdre cet électorat stratégique, le RDPC tente de réactiver ses réseaux locaux en multipliant les visites officielles et les promesses d'investissements. Les dignitaires du parti cherchent à rassurer les populations, notamment en mettant en avant des projets de développement en cours.
Toutefois, la question demeure : ces efforts seront-ils suffisants pour inverser la tendance et garantir une victoire confortable à Paul Biya ?
Vers une élection décisive
Si le Grand Nord se détournait du RDPC, cela pourrait marquer un tournant historique pour la politique camerounaise. L'élection présidentielle de 2025 s'annonce donc comme un test crucial pour Paul Biya et son parti, dans une région qui a longtemps été leur bastion mais où la contestation grandit jour après jour.