Présidentielle en RD Congo : quelles sont les chances du prix Nobel de la paix Denis Mukwege ?
Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son combat contre le fléau des violences sexuelles en RDC, a déposé mardi sa candidature à l'élection présidentielle.
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Surnommé "l’homme qui répare les femmes", le célèbre médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son combat contre le fléau des violences sexuelles en République démocratique du Congo, a déposé mardi sa candidature à l'élection présidentielle.
Populaire auprès de la société civile mais sans parti structuré pour le soutenir, ce novice en politique peut-il créer la surprise en décembre prochain ?
Le prix Nobel de la paix et gynécologue Denis Mukwege s'adresse à ses partisans à Kinshasa, le 2 octobre 2023.
Au chevet du peuple congolais depuis plus de trois décennies, Denis Mukwege, célèbre dans le monde entier pour son combat contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, a officiellement déposé mardi 3 octobre sa candidature à l'élection présidentielle de décembre.
De quoi soulever une vague d'espoir au sein de la société civile mais également des doutes sur les chances de ce prétendant atypique de l'emporter face aux ténors de la vie politique congolaise.
Lauréat du prix Sakharov en 2014 et du prix Nobel de la paix en 2018, le président-fondateur de la fondation Panzi – du nom de l'hôpital qu'il a fondé en 1999 à Bukavu dans l'est de la République démocratique du Congo pour soigner le corps meurtri des femmes violées –, Denis Mukwege jouit d'une aura incontestable dans son pays, selon France 24.
Réputé pour son courage et son intégrité, une rareté dans un pays miné par une corruption endémique, le militant des droits humains semble cocher toutes les cases du candidat idéal. Mais "l'homme qui répare les femmes" peut-il désormais réparer le pays tout entier ?
Au sein de la société civile, beaucoup veulent y croire. Sur le terrain, deux structures appuient sa démarche : un "Appel patriotique" et une plateforme politique, l'ACRN (Alliance des Congolais pour la refondation de la nation). Signe de la ferveur qui entoure sa candidature, Denis Mukwege a reçu le 16 septembre 100 000 dollars de la part de ses soutiens pour constituer la caution requise par la commission électorale.
"Dans un pays où 70 % de la population vit avec moins d'un dollar par jour, on voit là un signe d'engagement fort", assure à TV5 Monde le politologue Alphonse Maindo, professeur à l'université de Kisangani.
"Sans parler de ferveur populaire, on peut parler d'intérêt pour une candidature d'offre nouvelle", tempère l'analyste Christian Moleka, coordinateur national de la Dypol, la Dynamique des politologues de la République démocratique du Congo. "Tous les autres candidats ont été aux affaires par le passé et n'ont pas l'avantage de se présenter comme nouveaux. Par ailleurs, la stature morale de Denis Mukwege dans un univers politique rempli de crocodiles lui permet d'incarner une forme de blancheur immaculée qui séduit et intéresse."