Présidentielle en Turquie : Voici les résultats provisoires
Un siècle après la fondation de sa République, une Turquie profondément divisée s’est rendue aux urnes ce dimanche après-midi pour choisir son nouveau président et renouveler son Parlement.
Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, obtient à ce stade 54,3% des suffrages contre 39,8% à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, selon des résultats encore très provisoires rapportés par l'agence étatique Anadolu (AFP).
Les bureaux ont fermé leurs portes à 17 heures (16 heures en France), sans incident notable.
Après 40 % des bulletins dépouillés, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan était en tête vers 19 heures.
Ce dernier obtenait à ce stade 52,4 % des suffrages, selon des résultats encore très provisoires rapportés par l’agence étatique Anadolu.
Des estimations aussitôt contestées par son adversaire pour la présidence, Kemal Kiliçdaroglu, patron du CHP. « Nous sommes en tête », a-t-il affirmé sur Twitter. Le dépouillement se poursuit et le résultat des grandes villes pourrait être déterminant pour départager deux candidats au coude à coude, selon l'AFP.
64 millions d’électeurs étaient inscrits à travers ce pays de 85 millions d’habitants, traditionnellement assidu aux urnes avec des taux de participation supérieurs à 80 %.
Kemal Kiliçdaroglu, le principal adversaire d’Erdogan
Polarisé entre les deux principaux candidats, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, au pouvoir depuis vingt ans, et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à la tête d’un parti social-démocrate et laïque CHP, le pays doit accorder à l’un des deux au moins 50 % des voix plus une pour assurer sa victoire au premier tour.
Les derniers sondages laissent présager une course très serrée entre ces deux prétendants, avec un léger avantage pour le leader de l’opposition, qui présente pour la première fois un front uni. Un troisième candidat, Sinan Ogan, est crédité de quelques points.
Kemal Kiliçdaroglu, le chef du CHP de Mustafa Kemal Atatürk - fondateur de la Turquie moderne - emmène une coalition de six partis balayant large, de la droite nationaliste au centre-gauche libéral.
Il a en outre reçu le soutien du parti prokurde HDP, troisième force politique du pays. Pendant la campagne, il a joué la carte de l’apaisement, promettant le rétablissement de l’État de droit et le respect des institutions, malmenés au cours des dix dernières années par la dérive autocratique du président sortant.
Selon les sondages, ses discours brefs, calmes, à rebours des envolées et invectives de Recep Tayyip Erdogan, ont séduit une majorité des 5,2 millions de jeunes Turcs qui votent pour la première fois.
« Mes chers concitoyens, mon projet le plus fou est de ramener la démocratie dans ce pays. Ce retour va susciter l’enthousiasme du monde entier », a-t-il affirmé samedi soir dans un ultime message vidéo, tandis que le « Reis » clôturait sa campagne en priant dans l’ex-basilique Sainte-Sophie à Istanbul, convertie en 2020 en mosquée.