Procès du 13-Novembre en France : pourquoi Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible?
Salah Abdeslam aura capté toute la lumière au cours de ces dix mois d’audience.
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Après 148 jours d’audience, Salah Abdeslam, 32 ans, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible par la cour d’assises spécialement composée.
Et c’est sans grande surprise sur lui que la foudre s’est abattue le jour du verdict : des quatorze accusés qui comparaissaient au procès des attentats du 13-Novembre, il est le seul à avoir été condamné, mercredi, à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, qui rend infime tout espoir de libération.
En prononçant la peine maximale prévue par le code pénal, la justice a signifié son inflexibilité face aux responsables du terrorisme qui a endeuillé la France depuis 2015.
Si la cour s’est montrée plus clémente que les réquisitions pour dix accusés, elle a été implacable à l’encontre du premier d’entre eux.
Elle a même été plus loin que le ministère public concernant deux têtes pensantes des attentats, présumées mortes en Syrie et jugées en absence : Jean-Michel et Fabien Clain, les auteurs des messages de revendication, contre lesquels avait été requise la perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans, ont, eux aussi, comme Salah Abdeslam, été condamnés à la perpétuité réelle.
Mais derrière cette peine hautement symbolique prononcée à l’issue d’un procès pour l’histoire se cache un paradoxe : en droit, Salah Abdeslam n’a pas été condamné à la peine maximale pour l’assassinat terroriste de 130 personnes.
S’il encourait la perpétuité réelle, c’est au regard d’une infraction de droit commun : la tentative de meurtres contre des policiers commise par trois de ses complices au Bataclan, selon le Monde.