Procès FN : Arnautu accusée de détournement pour l'embauche du majordome de Le Pen
Le procès des assistants parlementaires du Front National (FN) au Parlement européen s’est poursuivi lundi 21 octobre, avec l’audition de l’ancienne eurodéputée Marie-Christine Arnautu.
Celle-ci est accusée d’avoir utilisé une partie de son enveloppe parlementaire, destinée à rémunérer ses assistants, pour embaucher Gérald Gérin, majordome personnel de Jean-Marie Le Pen, plutôt que pour des fonctions parlementaires effectives.
Marie-Christine Arnautu, élue au Parlement européen en 2014, a toujours entretenu des liens étroits avec Jean-Marie Le Pen. Cependant, elle nie catégoriquement avoir embauché Gérin sur ses instructions. L'enquête accuse Arnautu d'avoir utilisé son budget d’assistants pour alléger les finances personnelles de Le Pen, alors président d'honneur du FN. Le Parlement européen évalue les pertes liées à cette embauche à environ 87 000 euros.
Gérald Gérin, ancien barman devenu le fidèle majordome de Jean-Marie Le Pen depuis 1995, a signé un contrat en décembre 2014, le rendant officiellement assistant parlementaire accrédité. Selon ce contrat, il était censé résider et travailler à Bruxelles. Cependant, les faits montrent que Gérin n’a fait que de rares apparitions à Bruxelles et à Strasbourg. Ses fonctions réelles semblaient beaucoup plus orientées vers l’assistance personnelle à Jean-Marie Le Pen, notamment en gérant ses finances personnelles et en l’accompagnant dans ses déplacements.
Lors de l'audience, les enquêteurs ont présenté des éléments prouvant que les échanges entre Arnautu et Gérin étaient rares et informels, souvent pour joindre Jean-Marie Le Pen. L'absence de preuves concrètes de son travail parlementaire est au cœur des accusations. Gérin a tenté de justifier son emploi en affirmant qu'il réalisait des revues de presse pour Arnautu, en lien avec son travail parlementaire, bien que cela ne soit documenté par aucune preuve tangible.
Ce procès, qui continue de révéler les rouages internes du FN, soulève des questions importantes sur l’utilisation des fonds publics et les pratiques d’embauche au sein du parti. Il met également en lumière les liens étroits entre certains eurodéputés et Jean-Marie Le Pen, brouillant les frontières entre intérêts politiques et intérêts personnels.