Affaire Al-Khelaifi et un journaliste franco-algérien : trois juges d'instruction sur le dossier
Trois juges d'instruction du tribunal de Paris ont été désignés pour enquêter sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture d'un lobbyiste franco-algérien, Tayeb Benabderrahmane.
Ces accusations visent notamment le patron du PSG Nasser al-Khelaïfi et en lien avec la détention de documents sensibles, a appris l'AFP de source judiciaire.
Tayeb Benabderrahmane, 42 ans, avait déposé une plainte avec constitution de partie civile, procédure qui permet d'obtenir quasi-systématiquement une information judiciaire, pour tortures, enlèvement et séquestration.
Une information judiciaire a été ouverte fin janvier, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de France Inter, et trois juges d'instruction ont été cosaisis.
Une plainte après une arrestation au Qatar en janvier 2020
« Nous sommes très contents que le vrai dossier de cette histoire fasse enfin l'objet d'une enquête par la justice française », ont réagi auprès de l'AFP les avocats de M. Benabderrahmane, Maîtres Romain Ruiz et Gabriel Vejnar.
Dans cette plainte, leur client dénonce son arrestation en janvier 2020 au Qatar, où il s'était installé trois mois auparavant pour en assurer le lobbying.
Il affirme y avoir été incarcéré pendant six mois et torturé, puis assigné à résidence et finalement autorisé à en partir en novembre de la même année, après avoir signé un protocole de confidentialité dans lequel il s'engageait à ne pas divulguer des documents "sensibles" sur Nasser al-Khelaïfi.
Il pourrait s'agir d'informations contenues dans un téléphone lui ayant appartenu, liées à l'organisation de la Coupe du Monde au Qatar ou à l'attribution de droits TV.
Nasser al-Khelaïfi, président du groupe beIn Media, et Jérôme Valcke étaient d'ailleurs soupçonnés d'avoir conclu un pacte dans le dos de la Fifa dans une affaire de droits TV liée aux Mondiaux-2026 et 2030. Les deux hommes ont été acquittés en Suisse en octobre 2020, puis en appel en juin 2022.
Les avocats de M. al-Khelaïfi n'ont pas souhaité s'exprimer, rappelant qu'ils étaient soumis au secret professionnel.
La possession de ces documents, considérés comme compromettants, a été révélée lors de la mise en examen de M. Benabderrahmane et de deux anciens policiers dans une information judiciaire distincte pour trafic d'influence et corruption autour du PSG. Selon LequipeFr.