Affaire sensible : Quatre agents français détenus au Burkina Faso (Révélations)
Depuis près de deux mois, l’arrestation de quatre agents des services de renseignement français à Ouagadougou alimente une affaire diplomatique complexe.
Selon les révélations de Jeune Afrique, la junte dirigée par Ibrahim Traoré a détenu ces agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en échange de demandes d’extradition de personnalités burkinabè, notamment Djibrill Bassolé et François Compaoré.
Les agents français, initialement en mission officielle au Burkina Faso, ont été arrêtés le 1er décembre, 48 heures après leur arrivée.
Bien que leurs passeports diplomatiques aient été en règle, des e-visas présentés à leur arrivée et des téléphones non nettoyés ont été utilisés comme motifs d’interpellation. La junte burkinabè les accuse d’espionnage, les plaçant sous enquête judiciaire.
Les autorités françaises considèrent ces accusations comme un prétexte, soulignant que la junte aurait profité de tensions avec la France et de l’arrivée récente de membres du renseignement militaire russe pour justifier l’arrestation des agents. L’affaire a également entraîné le limogeage du directeur de la DGSE, Bernard Emié.
Malgré des négociations, les discussions entre la France et le Burkina Faso pour la libération des agents sont au point mort. La junte réclame l’extradition de Djibrill Bassolé, François Compaoré et Newton Ahmed Barry en échange de leur libération, une demande fermement rejetée par la France.
Une médiation togolaise tente discrètement de rapprocher les positions, mais l’issue de cette affaire diplomatique reste incertaine, avec des implications importantes pour les relations franco-burkinabè.