Que restera-t-il aux Palestiniens après Rafah?
Depuis le 7 octobre, l’escalade de violence entre l’armée israélienne et le Hamas dans bande de Gaza a poussé des milliers de civils palestiniens à fuir vers le Sud pour échapper aux bombardements de l’armée israélienne.
Rafah, au sud de la bande de Gaza, est désormais le refuge de 1,4 million de personnes, confrontées à une nouvelle offensive de Tsahal.
Initialement, l’armée israélienne avait demandé aux civils de évacuer uniquement la moitié Nord de la bande de Gaza.
Mais avec l’intensification des combats, les populations ont été contraintes de se déplacer encore plus vers le Sud, aboutissant à une concentration massive à Rafah, près de la frontière avec l’Égypte.
Après quatre mois d’exode et de fuite, les réfugiés se retrouvent acculés dans cette zone surpeuplée de 150km². La ville de Rafah, qui a vu sa population quintupler en quelques semaines, peine à répondre aux besoins de base des civils, alors que les ressources en eau, en nourriture et en logement sont devenues critiques.
La situation humanitaire à Rafah est alarmante.
Des familles entières s’entassent dans des écoles transformées en hébergements d’urgence, tandis que des bidonvilles improvisés se sont développés avec des tentes et des abris de fortune. Le manque d’infrastructures adaptées expose les habitants à des conditions insalubres, aggravant le risque de maladies, en particulier chez les enfants.
Le spectre de la guerre plane sur Rafah alors que Benjamin Netanyahu a lancé les premiers bombardements contre le Hamas installé dans la zone. Les civils, qui ont cherché refuge dans cette ville, pourraient être pris au piège par les combats, exacerbant davantage la crise humanitaire.
Malgré les appels à l’aide et les préoccupations croissantes de la communauté internationale, aucune solution concrète n’a été proposée pour protéger les civils de Rafah. Alors que l’offensive israélienne se poursuit.
La ville de Rafah, située à l’extrémité du territoire palestinien, est confrontée à une crise humanitaire sans précédent alors que des milliers de personnes affluent dans cette zone déjà surpeuplée. Les témoignages poignants des habitants décrivent une situation désespérée, où le manque d’eau, de nourriture et de logement met en péril la vie de nombreux réfugiés.
Dans une école transformée en hébergement d’urgence, des dizaines de familles s’entassent dans des salles de classe exiguës, dormant à même le sol faute de matelas suffisants. Une mère de famille, interviewée par BFMTV, décrit la détresse quotidienne : “On n’a rien. Ni vêtements, ni médicaments, ni nourriture. Rien. On doit attendre les bouillies qu’on nous distribue parfois.”
Asmaa Al Barawi, parmi tant d’autres, a été contrainte de fuir à plusieurs reprises avant de se retrouver à Rafah. Comme de nombreux réfugiés, elle vit dans un abri de fortune fait de bâches et de bois, où l’espace vital est réduit à moins de 3m² pour elle et ses enfants.
Les images satellites témoignent de l’émergence d’un immense bidonville entre octobre 2023 et février dernier, où des centaines de tentes et d’abris de fortune ont été érigés dans des conditions précaires.
Cependant, l’absence totale d’infrastructures adaptées aggrave la situation. Le manque de toilettes et l’absence d’évacuation des eaux usées favorisent la propagation de maladies, particulièrement chez les enfants, comme le souligne un réfugié de Rafah : “Tout ça provoque des maladies chez les enfants.”
Cette crise humanitaire survient alors que la ville est également menacée par les affrontements entre le Hamas et les forces israéliennes. Les habitants se retrouvent ainsi pris en étau, confrontés à la violence des combats et aux conditions de vie précaires.
Face à cette situation critique, des appels à l’aide et à l’intervention internationale se multiplient pour venir en aide aux réfugiés de Rafah et pour mettre fin à cette crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver.
Une opération de sauvetage menée à Rafah a permis la libération de deux otages, mais elle a également engendré la perte tragique de plus d’une cinquantaine de vies, selon les autorités gazaouies. Dans ce contexte de violence persistante, l’avenir de la ville et de ses habitants demeure incertain, alors que la question de leur sécurité et de leur hébergement se pose avec urgence.
Les Gazaouis, déjà éprouvés par des années de conflit et de déplacements forcés, se retrouvent une fois de plus confrontés à des combats dévastateurs. Dans cette situation critique, où peuvent-ils trouver refuge? Aucun pays limitrophe n’a offert d’asile, et les Palestiniens, attachés à leur terre, ne souhaitent pas quitter leur pays.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a fermement rejeté l’idée d’un “déplacement forcé de population”. Cette déclaration souligne la nécessité de trouver des solutions durables pour préserver la sécurité et les droits des habitants de Rafah, tout en respectant leur volonté de rester sur leur terre ancestrale.
Face à cette impasse humanitaire, la communauté internationale est appelée à agir rapidement pour fournir une assistance humanitaire aux populations vulnérables et pour promouvoir un dialogue constructif en vue d’une résolution pacifique du conflit. L’avenir de Rafah et de ses habitants dépendra de la capacité des acteurs internationaux à répondre efficacement à cette crise et à œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.