Que retenir des 100 premiers jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal ? (Infographie)
Cela fait exactement 100 jours ce 10 mercredi, que Bassirou Diomaye Faye a été investi comme président du Sénégal.
En 100 jours, de nombreuses initiatives ont été prises, certaines plus médiatisées que d'autres, mais la baisse des prix des denrées de base est sans doute l'une des plus attendues par les Sénégalais.
La mesure faisait partie des nombreuses promesses de campagne du président Faye et un des axes du volet social du programme électoral du Pastef, le parti au pouvoir.
Dès son élection, Bassirou Diomaye Faye avait promis de s’attaquer à la cherté de la vie et au pouvoir d'achat des Sénégalais.
L'annonce par le gouvernement en juin dernier de la baisse des prix des denrées alimentaires comme le riz, l’huile, le sucre et le pain est à inscrire dans ce cadre.
Cette mesure, bien que saluée par les Sénégalais, est jugée dérisoire par de nombreux observateurs qui espèrent plus d'efforts du gouvernement pour lutter durablement contre la cherté de la vie notamment dans la capitale Dakar, selon BBC.
"En réalité, le nouveau pouvoir est confronté à beaucoup de défis et les attentes dues aux promesses sont nombreuses. Sur le pouvoir d’achat des Sénégalais, ils ont posé des actes comme la réduction de denrées qui sont consommées au quotidien par les populations (pain, huile, sucre) et aussi le coût du ciment ", note Babacar Ndiaye du think tank WATHI.
Le début du mandat de Bassirou Diomaye Faye élu le 24 mars et qui a pris fonction le 2 avril, a également coincidé avec le début de l'exploitation du champ de pétrole et de gaz de Sangomar, au large de Dakar.
Le Sénégal qui espère atteindre une production de 100 000 barils par jour, compte diversifier son économie grâce à ce secteur. La production de pétrole et de gaz sera destinée à l'exportation et à la consommation domestique.
Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont plusieurs fois réitéré leur volonté de renégocier les contrats pétroliers et gaziers signés avec des sociétés étrangères, tels que BP, Kosmos Energy et Woodside Energy Group afin de "sauvegarder les intérêts du Sénégal" et d'augmenter les revenus de l'État tirés de ces ressources énergétiques.
Avec le gaz prévu pour le dernier trimestre de l'année 2024, le Sénégal devrait disposer des ressources pour mener à bien des politiques publiques à long terme.
Parmi les autres actes posés sur le plan économique et social, la lutte contre la spoliation du foncier et l’occupation anarchique du littoral, les mesures contre la surenchère des prix des semences agricoles, le paiement des dettes des opérateurs agricoles, la hausse des subventions aux agriculteurs, la suspension des licences et des accords de pêche, une pression fiscale sur les entreprises notamment de presse qui valent au régime une salve de critiques de la part des médias.
Cependant, à l'heure d'un premier bilan quoique symbolique, les observateurs et analystes s'accordent sur le fait qu'un retard à l'allumage est constaté dans la prise en charge des inégalités économiques et sociales. Notamment les questions d'emploi et de réduction de la pauvreté pourtant listées parmi les priorités du régime de Diomaye Faye.
Dans un pays marqué par un fort taux de chômage et où les jeunes en âge de travailler représentent plus de la moitié des chômeurs, la création d'emplois constitue l'un des défis les plus urgents et complexes.
Diplomatie de proximité et de bon voisinage
Sur le plan international, le président Bassirou Diomaye Faye semble privilégier la diplomatie de proximité et de bon voisinage marquée par une série de visites dans les pays voisins et ceux de la région.
Le président Faye a réservé ses premiers déplacements à l'étranger à ses voisins directs, notamment la Mauritanie puis la Gambie, se conformant ainsi à son engagement d'entretenir et de raffermir les relations de bon voisinage avec les pays de la sous-région ouest-africaine.
Bassirou Diomaye Fayen qui a adopté une "nouvelle politique étrangère qui privilégie les relations entre Etats africains", veut ainsi montrer que l’Afrique constitue un espace d’intérêt stratégique pour les nouvelles autorités sénégalaises, estime l'analyste politique et chercheur Babacar Ndiaye.