Quel est le secret de Stellantis sur les voitures électriques ?
Au point de ne plus pouvoir faire machine arrière et de rester droit dans ses bottes à l’heure où d’autres marques revoient leurs plans
Alors que les constructeurs allemands et américains s'inquiètent de l'évolution des ventes de voitures électriques et que certains font même machine arrière en la matière, Stellantis affirme faire des bénéfices sur la vente de ses autos à brancher et compte même sur ces dernières pour améliorer ses résultats dans les années à venir.
Le désamour de Carlos Tavares pour les voitures électriques est quasiment de notoriété publique, lui qui critiquait systématiquement cette technologie depuis une décennie en déclarant à plusieurs reprises que « les politiques faisaient une grave erreur en obligeant les marques à électrifier leur gamme ».
Mais le pragmatisme du directeur général du groupe Stellantis l’a poussé à reconstruire totalement sa stratégie autour de ces véhicules à zéro émission. Au point de ne plus pouvoir faire machine arrière et de rester droit dans ses bottes à l’heure où d’autres marques revoient leurs plans.
Alors que certaines marques comme Audi songent à rallonger la durée de vie de leurs modèles thermiques et que Ford revoit carrément à la baisse ses plans d’électrification à moyen terme (tout en publiant des pertes financières abyssales sur la commercialisation de ses autos à batteries), Stellantis ne bouge pas. Plus étonnant encore, Carlos Tavares affirme que le groupe réalise désormais des bénéfices sur la vente de ses voitures électriques.
Alors qu’il revendiquait en décembre dernier la position de second plus gros vendeur de voitures électriques en Europe devant Tesla, Carlos Tavares vient de déclarer à nouveau que le groupe gagnait déjà de l’argent sur ses voitures électriques sans donner de chiffres précis. « On travaille très dur pour obtenir une marge aussi bonne sur les voitures électriques que celles fonctionnant au carburant classique. On n’y est pas encore mais on s’en rapproche », dit-il dans des propos rapportés notamment par les journalistes de CNN.
Les voitures électriques au cœur de la stratégie de Stellantis
Pas question, chez Stellantis, de baisser en rythme sur l’électrification des gammes du groupe par rapport aux plans prévus. Même si le patron d’Alfa Romeo Jean-Philippe Imparato nous précisait il y a quelques semaines que sa marque était prête à « adapter ses projets dans les années à venir dans le cas où la demande en voitures électriques s’avérait plus faible que prévu », Stellantis prévoit toujours de proposer pas moins de 75 modèles électriques dans le monde au sein de ses différentes marques d’ici 2030, selon Caradisiac.
En Europe, d’ailleurs, la fameuse Citroën ë-C3 doit permettre au groupe de devenir l’un des plus gros acteurs du marché avec des modèles moins chers. Un sacré contraste avec certains produits électriques de Peugeot, Citroën ou Opel jugés trop chers il y a quelques années !