Algérie: Les migrants réinvestissent la ville d'Akbou
C’est l’éternel recommencement pour les migrants subsahariens. Ils s’éclipsent momentanément pour réapparaître plus nombreux.
C’est la preuve, s’il en fallait une, que les reconductions à la frontière régulièrement organisées par les autorités sont autant d’épées dans l’eau. Les causes et le déterminisme de la «transhumance» de ces naufragés du désespoir sont autrement bien plus profonds et plus complexes.
Dans la ville d’Akbou et les autres agglomérations de la Soummam, où ils balisent l’espace public, ces migrants font la manche pour subvenir à leur pitance.
Par petits groupes ou en solo, ils investissent les grandes surfaces, s’introduisent dans les cafés et montent dans les bus en stationnement en quête de quelque obole. Bébé sur le dos, baluchon sur la tête, des femmes mal nippées font la manche sur les rues commerçantes, sous le regard, tantôt impassible, tantôt compassé des passants. D’autres se postent aux abords des routes, flanquées de toute leur smala. Des mioches pas plus hauts que trois pommes s’agrippent aux fenêtres des véhicules ralentis par les encombrements en tendant la sébile.