Rabah Madjer, un attaquant de génie
Attaquant de génie et élu cinquième footballeur africain du 20ème siècle, Rabah Madjer est inscrit pour toujours au panthéon du ballon rond pour sa talonnade victorieuse, en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1987.
Mais l’attaquant algérien du FC Porto n’est pas qu’un artiste, c’est aussi un footballeur génial qui a permis aux Fennecs de décrocher leur seule et unique CAN. Né à Alger en 1958, le jeune Rabah effectue ses débuts professionnels à la NA d’Hussein Dey, en 1974.
L'adolescent a alors seulement 16 ans, et s’impose très vite comme un joueur indispensable au sein de l'écurie algérienne. Dès sa deuxième saison, il est vice-champion d'Algérie. Finaliste de la coupe nationale la saison suivante, il gagne cette compétition, son premier titre, en 1979.
L'année précédente, son club avait échoué en finale de la coupe des coupes africaines face aux guinéens d'Horoya. Au total, beaucoup de finales, mais un seul titre à la sortie de ses sept saisons sous la tunique du club algérien, avant qu'il ne vienne poursuivre sa carrière en France, dans le modeste club du RC Paris. Son passage dans l'hexagone n'est pas glorieux.
Lors de sa première saison au Racing, il permet tout de même aux Parisiens d’accéder en première division inscrivant 20 buts en 27 rencontres. Hélas pour eux, la joie n’est que de courte durée puisque les hommes d’Alain de Martigny terminent la saison 1984-85 à la dernière place du classement, les contraignant donc à faire l’ascenseur. Après un prêt à Tours sans succès, il rejoint le championnat portugais.
C'est à Porto qu'il pose ses valises et que sa carrière prend enfin son envol. Il devient le chorégraphe en chef d’une équipe portugaise qui danse sur le toit du monde avec plusieurs trophées remportés dont cette finale de coupe d'Europe des clubs champions obtenue en 1987.
Pourtant face aux allemands du Bayern Munich, le club portugais se retrouve très vite mené au score dès la 24ème minute. En fin de rencontre, Madjer égalise.
Il est le premier à réaliser le geste technique qui consiste, à la suite d’un centre, à tromper le gardien d’une reprise directe par une talonnade. Un geste pour la postériorité plein de finesse. Ce coup de maître lui permettait ainsi d'entrer dans le cercle plus que fermé – ils ne sont que deux, lui et Antonin Panenka – des joueurs ayant donné leur nom à un geste technique.
Il offre ensuite une passe décisive au brésilien Juary qui double la mise et offre leur première victoire en C1 au FC Porto (2 buts à 1). Rabah Madjer, lui, vit une année 87 fabuleuse: un but en lob splendide de 35 mètres et une victoire en Coupe Intercontinentale, puis un Ballon d’Or africain, qui récompense le meilleur joueur du continent de l'année.
Sous les couleurs de son pays, Rabah Madjer a également impressionné. Associé aux Algériens Salah Assad et Lakhdar Belloumi en équipe nationale durant les années 80, l'attaquant faisait partie de ce trio de joueurs excellents techniquement qui ont assurément formé l’une des plus belles équipes de football que l’Algérie ai connue.
Présent avec les Fennecs aux Coupes du Monde 1982 et 1986, buteur face à la RFA en Espagne, le natif d'Alger connaît sa plus grande émotion en équipe nationale en 1990. Meilleur joueur de la compétition, il remporte la CAN à domicile. À bientôt 32 ans, Rabah Madjer est au sommet de son art. Il offre à son pays son premier titre africain, tant attendu.
La meilleure manière de terminer une carrière internationale ponctuée de 86 sélections pour 29 buts. Après avoir tout gagné au Portugal, il décide d’aller tenter sa chance du coté de Valence en Espagne.
4 buts inscrits en 14 matchs, un maigre bilan pour l'algérien. Il retourne sur les terres de ses plus grands succès, le FC Porto. Un remarquable come-back puisqu'il est le principal artisan de la conquête du titre de champion du Portugal en 1988. Véritable icône du club, il quitte finalement la côte Atlantique en 1991 pour rejoindre le SC Qatar où il tire sa révérence.
Après une pause de deux ans, il devient entraîneur avec, hélas, bien moins de succès qu’en tant que joueur. Il aura pris tout de même quatre fois en main les commandes de l'équipe nationale d'Algérie. Rabah Madjer reste l'un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du football algérien, africain et mondial.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1990 (Algérie)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1980 (Algérie)
3ème de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 (Algérie)
4ème de la Coupe d’Afrique des Nations en 1982 (Algérie)
Vainqueur de la Coupe Afro-Asiatique des Nations en 1991 (Algérie)
Médaille d'or des Jeux Africains en 1978 (Algérie)
Médaille de bronze des Jeux Panarabes en 1985 (Algérie)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1987 (FC Porto)
Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1987 (FC Porto)
Vainqueur de la Supercoupe de l'UEFA en 1987 (FC Porto)
Finaliste de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe en 1978 (NA Hussein Dey)
Champion du Portugal en 1986, 1988 et 1991 (FC Porto)
Vice-Champion d’Algérie en 1976 et 1982 (NA Hussein Dey)
Vice-Champion du Qatar en 1993 (SC Qatar)
Vainqueur de la Coupe du Portugal en 1988 et 1991 (FC Porto)
Vainqueur de la Supercoupe du Portugal en 1986, 1990 et 1991 (FC Porto)
Vainqueur de la Coupe d’Algérie en 1979 (NA Hussein Dey)
Finaliste de la Coupe d’Algérie en 1977 et 1982 (NA Hussein Dey)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or Africain en 1987
Ballon d’argent Africain en 1985
Élu Meilleur joueur arabe de l'année en 1987
Meilleur buteur de la Ligue des Champions en 1987 (4 buts) (FC Porto)
Élu homme du match de la finale de la Coupe Intercontinentale en 1987
Élu meilleur footballeur Algérien du 20ème siècle (avec Lakhdar Belloumi) en 2009
Élu meilleur footballeur arabe du 20ème siècle par le journal émirien "El Ittihad" en 2004
Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2011
À reçu l'Ordre du mérite de la Fédération nationale algérienne