Rama Yade soutient Gims après la polémique sur les pyramides
L’ancienne secrétaire d’État et ex-ambassadrice de l’Unesco a « pris la défense » du chanteur mardi sur Twitter, saluant sa volonté de « corriger une injustice » et « réparer les Africains dans leur dignité d’Hommes ».
Cela faisait longtemps que Rama Yade n’avait pas fait parler d’elle de ce côté-ci de l’Atlantique. L’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy avait quasiment disparu des radars.
Logique puisque cette dernière vit désormais à Washington, où elle a été nommée en 2021, directrice Afrique du think tank américain Atlantic Council.
À 45 ans, l’ex-secrétaire d’État chargée des Droits de l’homme s’attelle à promouvoir les relations entre les États-Unis et les pays du continent africain.
Régulièrement, elle apparaît dans des vidéos sur Twitter pour commenter l’actualité internationale et du continent africain, retweetant parfois des messages égratignant la politique menée par le gouvernement français.
« Rien que l’idée a pu en choquer certains »
Mais mardi, sa dernière vidéo de commentaires est sortie des habituels sujets de la lobbyiste. Rama Yade a décidé de « délaisser exceptionnellement ses analyses géopolitiques depuis Washington » pour venir au secours de Gims, autrefois connu sous le nom de Maître Gims.
Le chanteur a fait polémique avec des propos qualifiés par des experts de « remise en cause dangereuse de l’Histoire ».
Le tweet et la vidéo de Rama Yade sont devenus viraux en 48 heures.
Ils ont été vus plus d’un million de fois à l’heure où nous publions cet article.
À lire aussi : Booba frappe encore ! Il rajoute de l’huile sur le feu à propos de l’audio de Sadek traitant Ninho et Leto d’es….
« Gims si tu me permets de me tutoyer, la connexion du Congo créant un lien, je voudrais prendre ta défense non pas que tu en aies besoin, j’ai vu comment depuis Paris beaucoup se sont moqués de toi », assure-t-elle en guise d’introduction.
« J’ai vu aussi combien certains ont contesté l’idée d’un leadership africain comme si c’était quelque chose d’aberrant. Rien que l’idée a pu en choquer certains. Je ne te défends pas parce que tu n’en as pas besoin mais je le fais pour nos enfants pour qu’ils n’aient pas à raser les murs et qu’ils marchent la tête haute », explique la présidente du parti « la France qui ose ».
Rama Yade assure défendre l’esprit plutôt que la lettre de l’intervention du chanteur pop, ajoutant un hashtag #JesuisGims à son tweet.
« Il n’y avait peut-être pas d’électricité sur les Pyramides ; il y avait beaucoup mieux que ça, c’est en Afrique que l’homme est devenu bipède, l’âge de la pierre, l’une des époques les plus brillantes de l’humanité a commencé en Afrique », explique ainsi l’ancienne secrétaire d’État chargée des Sports.
Elle développe ainsi tout un argumentaire allant du néolithique à l’antiquité pour prouver que l’Afrique a détenu au début de l’humanité « le leadership » sur le reste des continents et en particulier l’Europe ; citant la civilisation de Méroé ou encore les pharaons d’Égypte, faisant même un clin d’œil à la Cléopâtre noire de Netflix.
« Il faut lire l’Histoire générale de l’Afrique »
« Pour en savoir plus, il faut lire l’Histoire générale de l’Afrique », conseille-t-elle également. Un ouvrage historique lancé à l’initiative de l’UNESCO en 1964.
« Ce projet nous donne la formidable opportunité de développer une vision panafricaine mettant en lumière la contribution des cultures et des civilisations africaines à l’humanité », expliquait l’Unesco en 2010.
« Alors Gims, tu ne méritais pas ce lynchage, tu as juste voulu corriger une injustice, réparer les Africains dans leur dignité d’Hommes, et pour cela je te salue volontiers », poursuit Rama Yade, concluant en creux que Gims a été victime de réflexes racistes.
Dans un grand entretien accordé en novembre 2021 à l’Express, Rama Yade avait également dénoncé un « racisme structurel » de la France, qui a « réécrit son passé » pour « nier ce qu’elle a été ». « En niant le problème, on s’interdit d’agir et la situation empire », dénonçait-elle.
Pour l’ancienne secrétaire d’État, les déboulonneurs de statues ne font pas de cancel culture, « au contraire » :
« ils ont réhabilité l’histoire, la totalité de l’histoire qu’ils connaissent bien, eux, au moins, celle que la mémoire sélective de certains de nos dirigeants a voulu dissimuler ».
Nous rapporte Le Parisien .