Ramadhan : les dramas algériens rencontrent un énorme succès
Il semble que le feuilleton "Doumou'e lewlia" diffusé sur Samira TV soit l'un des dramas les plus suivis lors de la première semaine du Ramadhan.
Produit par Gosto et réalisé par Nadjib Oulebsir, d'après un scénario de Rabah Slimani, ce feuilleton raconte l'histoire de Farid Jaguar (interprété par Hassan Kechache), un homme impliqué dans le trafic de faux billets et les jeux de hasard.
Ce drame semble surpasser la comédie lors de ce Ramadhan 2024 à la télévision. Les feuilletons "El Barani" (l'étranger), "El Rihane" (le pari) et "Doumou'e lewlia" (les larmes de la femme) battent des records d'audience.
Réalisé par Yahia Mouzahem, "El Barani" compte déjà près de 14 millions de vues sur YouTube après la diffusion de cinq épisodes sur Echorouk TV.
"El Barani", produit par Red M Group et Mycene Production, est coécrit par Yahia Mouzahem, Yousra Mouloua et le scénariste égyptien Ahmed Izzet. Il raconte l'histoire de trois frères, Sid Ahmed (interprété par Khaled Benaissa), Omar (interprété par Mustapha Laribi) et Mouh (interprété par Karim Derradji), qui ont amassé des richesses grâce à divers trafics, notamment celui de la drogue.
Cet argent a été utilisé pour créer des entreprises prospères. Omar gère le réseau de commerce clandestin de la drogue avec violence, Sid Ahmed, toujours bien habillé, dirige les entreprises, et Mouh, le plus fragile des trois, possède une agence de vente de voitures et s'occupe de stylisme-modélisme.
Le père (interprété par Boualem Bennani), qui refuse cette richesse acquise illégalement, se sépare de la famille et vit seul dans un appartement.
Malika (interprétée par Aida Ababsa), son épouse, est quant à elle heureuse de vivre dans une villa avec ses trois garçons et de gérer un salon de beauté. Des conflits éclatent entre les frères, et Mouh sombre dans la dépression après avoir involontairement causé la mort d'une jeune étudiante suite à une overdose.
Après "Dama" en 2023, Yahia Mouzahem connaît un deuxième succès avec ce drama qui aborde le fléau de la drogue et ses effets néfastes sur la société, les richesses mal acquises, les relations de couple souvent affaiblies ou détruites par de mauvais choix, ainsi que les familles en crise.
"El Barani" suscite déjà le débat sur les réseaux sociaux. Certains le trouvent "trop" osé pour être diffusé pendant le Ramadhan, tandis que d'autres estiment que le drama ne fait que refléter ce qui existe déjà dans la société algérienne, où la consommation de cannabis, de psychotropes et de drogues dures a atteint des niveaux alarmants et entraîne des problèmes en cascade au sein des familles et des groupes sociaux.
Aziz Tougar, un homme d'affaires corrompu dans le style de la "Issaba"
"El Rihane", diffusé sur Ennahar TV, rivalise avec "El Barani" en termes de nombre de vues. Réalisé par l'Égyptien Mahmoud Kamel et produit par Well Sound, ce drame aborde l'histoire d'Aissa Ziani (interprété par Abdelkader Djeriou), qui sort de prison après avoir purgé une peine de cinq ans pendant le hirak.
Aissa a été victime d'un piège orchestré par Aziz Tougar (joué par Abbas Zahmani), un homme qui a fait fortune grâce au blanchiment d'argent, à la corruption et à la surfacturation. Aziz Tougar ressemble à ces hommes d'affaires de la "Issaba" qui se retrouvent aujourd'hui derrière les barreaux.
Aissa Zayani retrouve sa mère Fatna (interprétée par Djamila Arras), qui a toujours cru en son innocence. Aissa cherche à se venger d'Aziz, d'autant plus qu'il a découvert que son amie Rym (jouée par Yasmine Bendaoud), avec qui il avait prévu de se marier, a épousé cet homme d'affaires véreux et vit désormais dans une belle demeure.
Poursuivi par la police, Aziz Tougar tente de fuir le pays, comme certains "hommes d'affaires" en Algérie après la démission forcée d'Abdelaziz Bouteflika en 2019.
Manel Hachemi (interprétée par Zahra Harkat), une officière de police, se fait embaucher dans une boutique de vente de tissus appartenant au père d'Aissa (joué par Ayoube Amriche), dans un quartier qui rappelle la Casbah d'Alger.
L'idée de se rapprocher d'Aissa pour démanteler le réseau de Togar pousse Manel, qui adopte le pseudonyme d'Ahlem, à se rapprocher encore plus d'Aissa.
"El Barani", qui réunit des techniciens étrangers, dont le directeur de la photographie français Eric Devin et l'assistante égyptienne Radhwa Ali Jalal, est le premier feuilleton algérien diffusé sur la plateforme arabe Shahid avec des sous-titres en arabe.
"El Barani", doublé en dialecte égyptien et syro-libanais, est également diffusé sur des chaînes arabes, dont la chaîne irakienne Summariya.
Les larmes de la femme
En tête d'affiche sur Samira TV, la série "Doumou'e lewlia" figure parmi les trois dramas les plus suivis lors de cette première semaine de Ramadan. Produit par Gosto et réalisé par Nadjib Oulebsir, d'après un scénario de Rabah Slimani, ce feuilleton raconte l'histoire de Farid Jaguar (interprété par Hassan Kechache), plongé dans le trafic de faux billets et le jeu de hasard.
Il contraint Saad (joué par Abdelkader Affak), un mauvais joueur ayant tout perdu et ayant perdu sa dignité, à accepter de donner sa fille Malika (incarnée par Numidia Lezoul) comme seconde épouse. Malika tente de résister, mais elle n'a pas la force de repousser l'offre de son père ni la pression de Farid.
Farid interdit à Malika de tomber enceinte, sous peine de la tuer. Lorsqu'il découvre que sa femme attend un enfant, il est pris de colère, et Malika fait une chute dans les escaliers. Farid est alors emprisonné, accusé de violence conjugale.
Aziza (jouée par Fizia Touggourti), fille d'un riche homme d'affaires, découvre que Farid a pris une seconde épouse. Elle décide alors, avec les hommes de main de Farid, de persécuter Malika. Fatima Helilou (la mère de Farid), qui n'apprécie pas Aziza, demande à son fils de prendre soin de Malika.
Zine (interprété par Samir Hakim), qui gère les affaires louches de Farid, essaie de trouver des compromis, mais la situation est compliquée. Pendant ce mois de Ramadan, l'EPTV diffuse également deux autres séries : "Intikam zamane" (la vengeance du temps) de Driss Benchernine et "Hayat" de Bachir Sellami.
Écrit par Farid Ould Hadj, "Intikam zamane" évoque une histoire se déroulant dans un village. Lila (jouée par Chaima Attallah), tombée enceinte après une relation avec Lyès (interprété par Slimane Benouari) suite à un mariage arrangé, garde le secret vis-à-vis de sa mère Yamna (incarnée par Fatiha Ouared) et le village tout entier.
Un jour, Lila est témoin d'un meurtre commis par Lyès. Celui-ci et ses deux complices se livrent au trafic de drogue dans le village et craignent que Lila ne découvre leurs activités illicites, d'autant plus que les gendarmes sont sur leurs traces.
Parallèlement, Salim (joué par Menad Embarek) gère un réseau de kidnapping d'enfants, avec l'aide de Zhor (interprétée par Khadija Mezini), une jeune fille sans parents.
Le retour de l’As, Bonar et Rabéa !
Dans le domaine des comédies, "El Batha", qui en est à sa deuxième saison, est le sitcom le plus regardé, cumulant déjà plus de 13 millions de vues sur la plateforme YouTube en cinq jours. Réalisé par Walid Bouchebah, d'après un scénario de Nabil Asli et Nassim Haddouche, "El Batha 2" est diffusé par Echorouk TV et est le premier sitcom algérien à utiliser la technique du flash-back.
La saison 2 explique ce qui s'est passé dans la saison 1, en détaillant chaque personnage, en mettant en lumière leurs histoires et en analysant les relations entre eux.
L'As (interprété par Nabil Asli), qui sort de prison, découvre que sa bien-aimée Rabéa (jouée par Yasmine Abdelmoumen) allait se marier avec Sid Ali (incarné par Hakim Zelloum), un industriel qui promet monts et merveilles à tout le quartier.
Le mariage est saboté et El Afsi (joué par Adel Cheikh) prend la place de la mariée. Rabéa développe de nouveaux sentiments pour l'As. Bonar (joué par Nassim Haddouche), rival historique de l'As et chef de bande, tente de récupérer son véhicule volé.
Au milieu de tout cela, Berno (interprété par Rabie Ouadjaout), l'épicier du quartier, essaie de résoudre les conflits et joue le rôle de "médiateur populaire". Avec des dialogues bien écrits, des répliques devenues célèbres comme "passé, passé", des performances des acteurs et des situations inattendues, "El Batha" est en passe de détrôner la série "Achour El Acher" et de devenir l'une des meilleures comédies jamais produites à la télévision algérienne.
Le français approximatif des acteurs fait mouche : l'As parle de "la belle vue" au lieu de "belle vie".
"Dar Lefchouch" de Djaffar Gacem, diffusé par Samir TV, en est également à sa deuxième saison. Dans la belle villa de la famille Lefchouch, Mahi (joué par Othmane Bendaoud) apprend le décès de son père.
Après les funérailles, Khalti Douja (interprétée par Mina Lachtar) débarque en prétendant être la seconde épouse du père d'El Mahi et réclame sa part de l'héritage.
Lahlou (joué par Merouane Guerrouabi) découvre que Mahi et Lalla Zhor (incarnée par Samia Meziane) essaient de lui jouer un tour pour l'empêcher de bénéficier de l'héritage. Il quitte la maison alors que Narjess (jouée par Asma Mahdjane), la seconde fille des Lefchouch, attendait sa demande en mariage.
La saison 2 de "Dar Lefchouch" est marquée par l'arrivée de nouveaux personnages et la comédie prend des airs plus dramatiques. Djaffar Gacem a fait appel à un groupe de scénaristes composé de Chafik Berkani, Meriem Meftahi, Adel Hamidi, Rym Maïz et Mira Gacem pour élaborer l'histoire.
Une autre comédie à découvrir est "Mayna" de Walid Bouchebah, diffusée par l'EPTV. L'histoire se déroule dans le sud de l'Algérie et réunit un beau groupe d'acteurs tels que Mohamed Bouchaïb, Sabrina Korichi, Mourad Saouli et Islam Boukhtache.