Rayan Cherki a le niveau international, Didier Deschamps ne peut plus attendre
L’une des rares satisfactions françaises de l’Euro Espoirs, Rayan Cherki, attise les convoitises. Et pas qu’au niveau des clubs.
Rayan Cherki vient de rentrer de l’Euro Espoirs, disputé en Roumanie avec les Bleuets. Au sein de l’équipe dirigée par Sylvain Ripoll, le milieu offensif de l’Olympique Lyonnais n’est pas celui qui a cumulé le plus de temps de jeu –il n’est que le 8e joueur le plus utilisé du groupe - mais il est incontestablement celui qui a le plus crevé l’écran. En plus des buts qu’il a inscrits (2), Cherki a fait étalage de toute sa classe et sa capacité à illuminer le jeu des siens.
Cherki, la saison de la confirmation
Durant ce tournoi, le numéro 18 des Gones n’a fait que confirmer sa brillante saison en club. Il n’a, certes, pas été d’une constance impressionnante, mais lorsqu’il était en forme, en confiance et bien guidé par Laurent Blanc, il a été tout simplement éblouissant. Les cinq réalisations et six passes décisives qu’il a signées, toutes compétitions confondues, ne reflètent d’ailleurs que partiellement le rendement qu’il a affiché, de même que sa nomination pour le titre du meilleur espoir de la Ligue 1 lors des trophées UNFP, selon goal.
C’est donc une évidence. La saison 2022/2023 de Cherki aura été la plus aboutie depuis qu’il évolue en pro. C’est-à-dire depuis qu’il a été lancé dans le grand bain face à Dijon, le 19 octobre 2019, à l’occasion de la première de Rudi Garcia sur le ban lyonnais. Que du chemin parcouru depuis.
En épurant son jeu tout en gardant la part de l’inné, en écoutant aussi les conseils des différents coaches avec lesquels il a pu travailler, Cherki est devenu un joueur de grande classe. Celui que tous les clubs européens surveillent d’un œil, en espérant être les mieux placés pour le recruter au moment opportun. Et il ne serait pas exagéré de dire que le natif de Lyon est également un footballeur de standing international à présent.
Il a le niveau international désormais
Il n’a que 19 ans, mais le talent n’a pas d’âge. On a aussi connu des joueurs moins doués fêter leur première sélection en A encore plus jeunes. Ça ne serait donc pas inconvenant d’avancer que Cherki tape à la porte de la sélection. Cela ne fait même aucun doute, même. En réalité, la seule interrogation qui subsiste le concernant c’est l’identité de la sélection en question.
Pour quel pays Cherki veut évoluer ? Jusque-là, le stratège des Gones ne s’est pas vraiment réellement positionné sur ce sujet. La logique voudrait qu’après avoir joué pour les Bleuets, il découvre le monde des Bleus. Mais, cela ne coule pas de source. Parce que Didier Deschamps, le patron tricolore, n’a pas encore envisagé de le convoquer. Et aussi parce que lui dispose d’autres alternatives. Et oui, il n’y en a pas qu’une seule mais plusieurs.
L’Algérie et l’Italie lui font les yeux doux
Cherki peut encore choisir la sélection du pays d’origine de ses parents, à savoir l’Algérie. Les responsables de la fédération locale l’auraient déjà approché, mais sans obtenir de réponse favorable de sa part. Après avoir manqué Nabil Fekir et récupéré in extremis Houssem Aouar, les Algériens aimeraient bien griller la politesse à leur voisin français en s’assurant les services de cet autre joyau de l’OL.
Le souhait est-il réciproque ? Si on se place du côté de la famille, la réponse est oui. Selon le journaliste Ibersiene Jugur, ses proches font actuellement tout pour le convaincre de traverser la méditerranée et renforcer l’équipe de Djamel Belmadi. Comme l’ont fait les Bouanani, Hadjam et Chaibi, et comme sont pressentis pour le faire Amine Gouiri et Yasser Laourci. L'option est, de surcroit, plus que tentante, car il ne sera clairement pas dépaysé avec les Fennecs.
L’Algérie n’est pas la seule option dont dispose Cherki. Il aurait aussi la possibilité de jouer pour l’Italie. De par les liens qu’aurait sa grand-mère avec la Botte et plus précisément la région des Pouilles, l’intéressé est en mesure de choisir la Squadra Azzurra. Et rien ne rendrait plus heureux le sélectionneur local, Roberto Mancini, toujours prompt à naturaliser des pépites étrangères face à l’austérité que connait le football italien. Les Transalpins l’accueilleraient à bras ouverts et lui pardonneraient volontiers de les avoir martyrisés il y a quelques jours à l’Euro.
Deschamps doit se dépêcher avec Cherki
Cherki ne sait donc plus où donner la tête et ce n’est pas forcément rassurant pour la France. Joueur pressé et ambitieux qu’il est, ne voyant aucun signe positif provenir de Clairefontaine, il peut très bien traverser les frontières nationales et opter pour une sélection étrangère. On pourra alors toujours débattre sur son attachement au pays où il est né, mais la certitude c’est qu’il n’y aura plus de retour en arrière possible.
Voilà une donnée que Didier Deschamps gagnerait à prendre en compte au plus vite. Certes, le sélectionneur tricolore a toujours refusé de convoquer de jeunes bi-nationaux uniquement pour les cadenasser et les empêcher de jouer ailleurs, mais il peut très bien le faire pour une bonne raison. A savoir disposer d’un atout de qualité supplémentaire sous sa main. Car Cherki a aujourd’hui clairement les attributs nécessaires pour intégrer l’équipe de France et devenir, à terme, l’un de ses visages majeurs.