Massacre en RDC : Plus de vingt morts dans une attaque meurtrière de miliciens
Selon des sources locales, plus de vingt personnes ont été tuées vendredi par des miliciens en Ituri, une province riche en or située dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Cette nouvelle attaque meurtrière est attribuée au groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), une milice qui prétend défendre les intérêts de la tribu Lendu contre la tribu rivale des Hema.
"D'après les informations que nous avons, des miliciens Codeco ont attaqué le village de Lodjo jeudi (dans le territoire de Djugu), tuant huit civils. Ils sont revenus ce vendredi. Le bilan actuel s'élève à 36 morts", a déclaré Innocent Matukadala, chef du secteur de Banyali Kilo, où se trouve le village attaqué, lors d'une entrevue avec l'AFP.
Selon lui, l'armée congolaise est arrivée trop tard pour empêcher ce massacre. "La population est en état de panique", a-t-il ajouté.
Un responsable de la société civile, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré : "Pour le moment, il y a 28 morts et un déplacement massif de la population." Un autre a estimé le bilan des morts à 23, parmi lesquels des orpailleurs, des femmes et des enfants. Une source proche des services de sécurité a également confirmé ce bilan provisoire de 23 morts.
Depuis le début de l'année, de nombreuses attaques de villages perpétrées par les membres de Codeco ont causé la mort de dizaines de civils en Ituri.
Cette province avait déjà été le théâtre d'un conflit meurtrier entre milices communautaires entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention de l'opération Artémis, une force européenne sous commandement français.
Le conflit a repris fin 2017, entraînant à nouveau la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de population.
En plus de ce conflit à caractère communautaire, l'Ituri est également confrontée à des violences dans sa partie sud, attribuées aux ADF (Forces démocratiques alliées), un groupe affilié à l'organisation jihadiste État islamique, qui sévit également dans le nord de la province voisine du Nord-Kivu.
Les ADF, originaires de l'Ouganda, sont présents dans l'est de la RDC depuis les années 1990, où ils sont accusés d'avoir tué des milliers de civils.