RDC : Augustin Kabuya, leader de l'UDPS, évincé en pleine crise interne
En République démocratique du Congo (RDC), l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, traverse une période de turbulences
En République démocratique du Congo (RDC), l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, traverse une période de turbulences marquée par l'éviction de son chef, Augustin Kabuya. Ce dimanche, Kabuya, qui dirigeait le parti depuis février 2022, a été démis de ses fonctions par la Convention démocratique permanente (CDP), l'organe disciplinaire du parti. Cette décision survient après des mois de tensions croissantes au sein de l'UDPS, où Kabuya était accusé de mauvaise gestion, de népotisme et d'autres pratiques jugées contraires aux valeurs du parti.
Une Destitution Déjà Contestée
L'éviction de Kabuya marque un tournant dans la crise qui secoue l'UDPS. La CDP, le même organe qui avait porté Kabuya à la tête du parti il y a plus de deux ans, a décidé de le limoger, avec le soutien de figures influentes comme le député André Mbata. Selon Mbata, "c'est un grand jour pour la renaissance du parti. Nous avons été dirigés par l'un des plus piètres leaders alors que nous devons soutenir le chef de l'État et consolider notre pouvoir."
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Pour assurer la continuité, Déo Bizibu, l'adjoint de Kabuya, a été nommé pour diriger l'UDPS par intérim. Il a annoncé qu'une réunion extraordinaire aura lieu la semaine prochaine pour examiner la situation et trouver des solutions. Bizibu a insisté sur l'importance d'une concertation étroite avec les cadres du parti et les autorités, particulièrement en vue des enjeux cruciaux de 2028.
Un Conflit de Légitimité
Malgré cette décision, l'entourage de Kabuya conteste la légitimité de la réunion qui a conduit à sa destitution. Pour ses partisans, Augustin Kabuya reste le véritable leader de l'UDPS, et seul le président Félix Tshisekedi a l'autorité de décider de son avenir au sein du parti. "Seul le président peut changer cette situation", a affirmé un proche de Kabuya, actuellement membre du gouvernement.
Face à ces développements, le président Tshisekedi a qualifié la situation de "preuve de vitalité démocratique", tout en exprimant son espoir de voir un retour rapide à l'ordre sans affaiblir l'UDPS. En attendant, le quartier général du parti demeure sous le contrôle des partisans de Kabuya, déterminés à résister à ceux qu'il a récemment accusés de "pêcheurs en eaux troubles."
Alors que l'UDPS s'efforce de gérer cette crise interne, les regards se tournent vers les prochaines étapes, notamment la réunion de la semaine prochaine, qui pourrait déterminer l'avenir du parti et sa capacité à surmonter ces divisions.